Direction du vent politique en Europe : vers une « Europe rose » ?

Les « ailes droite et gauche » servent toujours de point d'observation de la politique européenne. Comme les partis de droite et de gauche divergent sur la priorité à donner, à l'équité ou à l'efficacité, au bien-être ou à la croissance, ils proposent souvent des politiques différentes. Dans les années 1990, entraînée par la recherche de la « troisième voie » entre la droite et la gauche, la politique de gauche battait son plein en Europe, Tony Blair et Lionel Jospin étaient des représentants du centre-gauche sur la scène politique européenne. La couleur rose (couleur symbolique des partis du centre et de gauche) s'est diffusée dans toute l'Europe. Mais, pendant la période de crise, à part quelques pays d'Europe du Sud, la plupart des pays européens sont gouvernés par un parti de droite, c'est pourquoi on parle aussi de l'Europe bleue (couleur des partis du centre-droite) qui a succédé à l'Europe rose. La victoire du PS français est donc considérée comme un signe avant-coureur du retour du rose dans la politique européenne.

Mais dans le contexte de la crise de la dette européenne, le rose comme le bleu se sont fortement altérés. À gauche ou à droite, il faudrait être fort pour résoudre vraiment les problèmes. Le gouvernement italien de Berlusconi et le gouvernement français de Sarkozy appartenaient à la droite, tandis que le gouvernement espagnol de Zapatero appartenait à la gauche. Ils n'ont pas terminé leurs mandats comme ils l'auraient souhaité, non à cause de la couleur de leur parti, mais en raison de leur incapacité à satisfaire les revendications pratiques de leurs peuples. En conséquence, tant que le nuage de la crise de la dette et du marasme économique ne se dissipe pas, les divers gouvernements européens, quelle que soit leur couleur, mèneront des jours difficiles, enserrés dans un passage étroit par les masses populaires, le marché et peu de possibilités de choix politiques.