L'issue du premier tour de scrutin reste incertaine
Outre l'affrontement des deux principaux concurrents, les autres candidats pourront aussi influencer le résultat du premier tour de scrutin.
Marine Le Pen, qui utilise le mécontentement du public, notamment des jeunes gens, envers la société et l'emploi, s'efforce de séduire les jeunes électeurs, et sa popularité ne cesse de monter. Parmi les jeunes de 18-24 ans, son taux de soutien dépasse ceux de Sarkozy et de Hollande. Selon le résultat de l'enquête récente sur les intentions des votants, elle obtiendra 16,5% des suffrages exprimés au premier tour, derrière Sarkozy et Hollande.
Dans le camp de la gauche, le candidat du Front de gauche, allié du Parti communiste français, Jean-Luc Mélenchon, a réalisé un progrès impressionnant. Le 18 mars, il a organisé à Paris un défilé pour célébrer le 142e anniversaire de la Commune de Paris, dans la vraie intention de galvaniser sa campagne électorale. 120 000 personnes y ont participé, dépassant le nombre des participants aux rassemblements électoraux de Sarkozy et de Hollande. Le soir, la Bastille est devenue « une mer rouge ». Dans son élan, Mélenchon a stigmatisé « la mondialisation libérale », s'est opposé à la bipolarisation et a appelé à « l'insurrection ». Grâce à ses propositions sociales plus radicales, il a arraché à Hollande un grand nombre d'électeurs, de sorte que son taux de soutien est passé de 10% à 14,5%.
L'élan de ces candidats peut faire peser une menace sérieuse sur Sarkozy et Hollande. Il est difficile d'exclure la possibilité de l'apparition d'un « étalon noir » au dernier moment. Lors de l'élection présidentielle de 2002, le père de Marine Le Pen a évincé Lionel Jospin, candidat du Parti socialiste, du second tour et a affronté Jacques Chirac. Un tel phénomène ne signifie pas la puissance de l'extrême droite, mais reflète le vif mécontentement du public. Par rapport à 2002, les contradictions sociales sont actuellement plus graves et il est possible que de nombreux électeurs votent en signe de protestation ou se tournent vers les extrêmes. C'est pourquoi cette élection présidentielle est riche en variantes et son résultat est d'une incertitude accrue. Ces facteurs rendent le pronostic de l'élection très difficile et périlleux.
Traduction d'un article en chinois rédigé par M. Shen Xiaoquan, maître de recherches au Centre d'étude des problèmes mondiaux, de l'agence Xinhua
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