Sur le boulevard Ahmadou Ahidjo à Douala, la capitale économique du Cameroun, on aperçoit plusieurs bâtiments portant des caractères chinois, comme Da Shanghai (Grand Shanghai) et Zhong Ka Youyilou (Bâtiment de l'amitié sino-camerounaise). Au bout de ce « Chinatown » du Cameroun, la Résidence hôtelière Sainte-Juliette et le marché de la Grande Chine attirent spécialement les passants. Le propriétaire des deux enseignes est M. Hu Xiaomeng.

M. Hu, diplômé du département d'anglais de l'Université Sun Yat-sen de Guangzhou, a abandonné son emploi stable dans une entreprise publique de la province du Hubei pour s'installer au Cameroun avec seulement 2 000 dollars en poche en 1995. A l'époque, il n'y avait que huit Chinois à Douala et les affaires n'étaient pas évidentes. La première tentative de M. Hu a été pavée de difficultés.

En 1996, la première année de M. Hu au Cameroun a été marquée par une longue saison pluviale, il a donc perçu une grande demande pour les parapluies et a importé de Chine un conteneur d'une valeur de 600 000 yuans, pour vendre en gros aux distributeurs locaux. Il a cependant vite découvert que les parapluies produits en Chine n'étaient pas assez grands pour s'abriter des fortes averses que connait le Cameroun, et le volume des vente en gros a été limité.

La fin de la saison pluviale approchant, un grand nombre de parapluies restait invendu. M. Hu a changé de stratégie et s'est tourné vers la vente au détail. Il s'est rendu à chaque foire locale du Cameroun et a vendu lui-même ses parapluies, l'un après l'autre, aux locaux. Bien que le bénéfice engrangé soit inférieur à ses prévisions, il a bien surmonté les risques.

Comme les soldats au champ de bataille, l'homme d'affaires n'a pas toujours la chance de son côté.