Les Chinois voient plus favorablement les relations Chine-UE que les relations de leur pays avec les États-Unis ou tout autre pays, selon un sondage conduit dans six grandes villes de Chine.
Parmi les personnes ayant répondu, 74,1 % ont une vision positive de l'Union européenne, tandis que 73,6 % ont cité la Russie et 59,9 % les États-Unis.
Wang Zhengxu, coordinateur du projet « Vision chinoise de l'Union européenne » et directeur et chercheur membre de l'Institut de la politique chinoise de l'université de Nottingham, a révélé hier à Londres ces résultats.
Conduit à Beijing, Shanghai, Guangzhou, Xi'an, Chengdu et Nanning, ce sondage a sélectionné au hasard 3 019 personnes.
L'UE était toujours le partenaire commercial essentiel de la Chine en 2010, tandis que la Chine est l'un des marchés essentiels de l'UE. En Europe, de nombreuses personnes sont intéressées par le rapide développement et la culture colorée de la Chine.
En revanche, les relations Chine-UE ont récemment connu des hauts et des bas. En 2008, la Chine a annulé un sommet Chine-UE à la dernière minute, suite à la décision du Président français Nicolas Sarkozy de rencontrer le Dalaï-Lama
Ne connaissant pas bien la Chine, certains Européens sont sceptiques à l'égard de son système politique et de la situation des droits de l'homme dans le pays et soucieux de l'impact de la Chine sur l'environnement à l'échelle planétaire.
Afin de promouvoir la communication et la coopération et de dépasser les malentendus, les dirigeants chinois et européens ont multiplié les échanges de visites ces dernières années. Les deux parties ont accru leur coopération, non seulement dans le domaine commercial, mais aussi dans le secteur culturel et de l'éducation.
Wang a noté que la Chine et l'Europe étaient dans un contexte favorable pour approfondir la confiance mutuelle et leur coopération dans le futur.
« La perception d'un autre pays ou puissance joue un rôle important au niveau des souhaits exprimés par la population en termes de politique étrangère », ajoute Wang.
La Chine a signé de nombreux accords de coopération technologique avec le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Espagne et récemment la France, soulignant le rôle important de la haute technologie européenne dans le développement d'une industrie bas-carbone et durable en Chine.
L'analyse de Wang est partagée par des experts européens. « Plus l'attitude des gens est positive, plus la volonté de coopération politique est forte », a déclaré Henk Dekker, professeur de socialisation politique et d'intégration à l'université Leiden des Pays-Bas.
Selon Jan Delhey, professeur de sociologie à l'université Jacobs de Brème, en Allemagne, « il a été prouvé que la confiance internationale avait un effet certain sur l'opinion du public en matière d'affaires étrangères. »
Évoquant le sondage, Dekker a noté que 88 % des personnes interrogées souhaitaient que la Chine et l'UE accroissent leur coopération.
« Ce projet aidera les Européens à mieux comprendre ce que les Chinois pensent et pourquoi et fournira la base d'un développement plus profond des politiques UE-Chine », a expliqué Richard Pascoe, directeur de l'Institut sur la politique chinoise à l'université de Nottingham.
Le sondage, financé par le 7ème Programme-cadre européen de recherche pour un coût de 1,4 million d'euros (1,9 million de dollars), visait à étudier en détail la perception de l'UE en Chine et à analyser la portée des résultats. |