La Chine espère que la Commission européenne (CE) va cesser son enquête sur les modems réseau étendu sans fil (modems wireless wide area networking, ou WWAN) fabriqués par la Chine, a déclaré mardi le ministre chinois du Commerce, Chen Deming.
"Nous souhaitons que la CE va soutenir la coopération commerciale sino-européenne et décider de cesser les trois types d'enquêtes commerciales actuellement en cours le plus tôt possible. Le gouvernement chinois va continuer à suivre de près cette affaire," a-t-il indiqué devant les journalistes, en marge du 3e Dialogue économique et commercial de haut niveau entre la Chine et l'Union européenne (UE) tenu à Beijing.
L'UE a ouvert, en septembre, une enquête anti-subvention sur les modems WWAN exportés par la Chine, après avoir lancé une enquête anti-dumping et une enquête sur l'éventualité d'une mesure de sauvegarde sur ces modems en juin.
La plainte à l'origine de ces enquêtes a été déposée par Option, un fabricant belge et le seul producteur de modems WWAN de l'UE.
Selon certaines allégations, la Chine subventionnerait injustement ses fabricants de modems tels que ZTE Corporation et Huawei Technologies. Cette dernière entreprise a démenti ces accusations.
"La Chine est très préoccupée par cette affaire, car elle implique une grande somme d'argent et trois types d'enquêtes," a reconnu Chen Deming.
C'est la première fois qu'un seul produit chinois fait l'objet de trois types d'enquêtes commerciales de l'UE simultanément.
Il s'agit également de la plus importante affaire de recours commercial contre la Chine, portant sur 4,1 milliards de dollars d'exportations.
"Nous sommes en train de travailler sur ce dossier. Les entreprises des deux parties sont parvenues à un accord de compréhension, et une demande de retrait de ces poursuites a été déposée sur la base de cet accord," a souligné Chen Deming.
D'après lui, l'UE est en train de délibérer sur la possibilité d'arrêter ces mesures de sauvegarde.
Selon l'Organisation mondiale du Commerce (OMC), un membre de l'OMC peut restreindre temporairement les importations d'un produit (prendre une mesure de sauvegarde) si son industrie domestique est lésée ou menacée.
En 2010, l'UE a lancé fréquemment des enquêtes de recours commerciaux sur les produits chinois, et semble prendre une position protectionniste, a estimé le ministre.
Ces enquêtes ont affecté des entreprises chinoises qui exportent vers l'UE et provoqué des pertes considérables, a rappelé Chen Deming. "Cela va à l'encontre du développement sain des relations commerciales sino-européennes."
Lors des sommets du G20 à Washington et à Londres, un consensus a été établi selon lequel des nouvelles mesures de protectionnisme commercial ne devaient pas être prises lors de la crise financière, a ajouté Chen Deming.
"Au cours du dialogue actuel, nous avons discuté de ce consensus, et nous devons lutter ensemble contre le protectionnisme," a-t-il appelé.
L'UE qui compte 27 états membres est le plus grand partenaire commercial de la Chine. La Chine est le deuxième plus grand partenaire commercial, et la première source d'importations, de l'UE. |