Les échanges sino-français dans la culture sont également fréquents. Le Festival Croisements 2010, le panorama du cinéma français, la coopération entre la Cité interdite et le Louvre... De nombreux Chinois s'intéressent à ces événements, mais rien ne saurait éclipser la réussite brillante du pavillon français à l'Expo. La première confirmation étrangère à cet événement, première exposition collective de sept trésors du Musée d'Orsay, présence respectivement du chef de l'État et du président de l'Assemblée nationale lors de la cérémonie d'ouverture et de la journée nationale du pavillon, pour la plus grande fête de Chine en 2010, les Français se donnent clairement les moyens de leurs ambitions. Le pavillon français a d'ailleurs accueilli le deuxième plus grand nombre de visiteurs parmi les pavillons étrangers, et est resté très populaire tout au long de l'Expo. Tout le monde retiendra ce pavillon recouvert d'un quadrillage blanc.
Par rapport aux échanges économiques et culturels, les coopérations dans le domaine social semblent modestes, mais on ne peut nier les efforts de deux côtés, surtout dans le milieu médical. Cela est en partie dû à la volonté du ministre chinois de la Santé, Chen Zhu. Ce docteur diplômé de l'Université Paris Diderot et son épouse Chen Saijuan s'efforcent toujours de promouvoir les communications médicales entre la Chine et la France. Aujourd'hui, des organismes chinois et français ont construit un laboratoire des sciences du vivant à Beijing, établi un hôpital d'amitié à Yantai et fondé un centre de secours d'urgence à Wuhan. La France partage aussi ses expériences à l'occasion de la réforme du système médical en Chine.
Du reste, les relations éducatives et linguistiques restent étroites. L'Alliance française à Wuhan a fêté son dixième anniversaire et des Instituts Confucius sont présents dans toutes les régions françaises, y compris les départements d'outre-mer. Cette année, certains étudiants chinois ont été mêlés à un scandale d'achat de diplômes, mais cela n'arrête pas l'enthousiasme pour l'apprentissage du français ni les envies d'aller étudier en France.
En décembre, lorsque certains ont demandé une nouvelle fois à M. Raffarin son opinion sur les troubles de la relation sino-française en 2008, il a répondu par un proverbe chinois : « Quand le vieillard de la frontière perdit son cheval, qui aurait pu dire s'il n'en résulterait pas un bien ? » Sur l'avenir de la relation entre les deux pays, il écrit dans la postface de son livre : « l'amitié est mon expérience vécue pour le futur ».
En se tournant vers 2011, la Chine va entamer son XIIe plan quinquennal, la France va travailler en vue de la présidence du G20, et le rideau de l'année linguistique Chine France s'ouvrira... Après avoir connu des troubles en 2008, les peuples chinois et français comprennent que le sens véritable de « donner de la face » est de « se respecter ». Les demandes mutuelles n'ont rien changé, les intentions d'échange n'ont pas faibli, et nous sommes convaincus que l'amitié unissant nos deux peuples prend ses racines dans les profondeurs des âges.
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