Caroline Puel : « La responsabilité des journalistes de démonter les incompréhensions en restant objectifs »

Au sujet des incompréhensions entre la Chine et l'Occident qui peuvent parfois mener à des situations diplomatiques difficiles, Caroline Puel juge que « la perception française de la Chine change. Dans les années 1980, il existait une fascination pour les réformes d'ouverture. C'était également l'époque de Gorbatchev en URSS et de la chute du bloc de l'Est, on se demandait si la Chine allait suivre la même voie ». Le nouveau millénaire a été marqué par « l'entrée de la Chine dans la mondialisation. 2001 a été une année clé, la Chine a remporté l'organisation des Jeux olympiques puis de l'Exposition universelle et intégré l'OMC ». La crise du SRAS en 2003 a montré « les risques de la mondialisation, avec un coup d'arrêt conduit par la peur. Par chance, 2004 et 2005 étaient les années culturelles croisées France-Chine. Puis à partir de 2005, peut-être avec l'influence croissante de la Chine en Afrique, on observe une nouvelle ère d'observation de l'émergence, ou plutôt de la renaissance de la Chine. Il y a donc un mélange de fascination et d'inquiétude, qui dure encore aujourd'hui ». En Chine, « la jeune génération est restée très marquée par les soucis diplomatiques. Les autorités françaises devraient tenter de séduire ce public. Mais la presse chinoise pourrait également s'efforcer de donner une image juste de la France, pour que le peuple chinois puisse aussi mieux nous comprendre ».

Les numéros spéciaux « Chine » du magazine Le Point accordent une grande importance à l'actualité culturelle chinoise. « J'ai toujours voulu que la culture joue un rôle important. On assiste aujourd'hui à une période d'ébullition et de création artistique sans précédent. La Chine est en matière d'architecture le terrain privilégié des architectes du monde entier, car il y a à la fois du terrain, des moyens financiers et de grands projets. Je tenais à ce que l'on parle de cet aspect, car cela touche particulièrement le public français, et c'est aussi une autre voie d'accès à la compréhension de la Chine », affirme Caroline Puel.