Envoyer [A A]

Un patrimoine au charme oriental au cœur de la ville

French.china.org.cn | Mis à jour le 12. 08. 2022 | Mots clés : Axe central de Beijing

Une illustration de l’environnement urbain et des traditions en Orient 

Beijing, en particulier le long de l’Axe central, est une exposition à ciel ouvert qui présente la tradition et l’esthétique ancrées dans l’habitat humain en Orient. Par exemple, la Cité interdite, symbole du pouvoir impérial, avec le parc Jingshan en arrière-plan et le pont Jinshui en avant-plan, faisait régner l’esprit du fengshui. Les fonctionnaires s’affairaient dans la capitale, passant par Xuanwumen (à l’ouest) et Chongwenmen (à l’est), et contribuaient à la bonne réputation de l’empereur. Dans l’enceinte de la Cité interdite, tout devant, se trouve la Salle de l’harmonie suprême, qui servait à l’administration des affaires de la Cour impériale ; le jardin impérial au relief pittoresque est aménagé à l’arrière. 

Place de la Tour de la cloche, le 7 novembre 2021

L’Axe central de Beijing a été le témoin des changements intervenus au cours de l’histoire chinoise : c’est là où l’empereur Yongle à l’allure imposante a accompli son mandat impérial ; c’est là où l’empereur Kangxi à la grande droiture a gouverné le pays en faisant preuve d’inventivité ; c’est là où l’impératrice douairière Cixi, « dirigeant derrière le rideau », caressait le rêve de prolonger son règne ; c’est là où l’empereur Chongzhen s’asseyait pour écouter les élégies de l’empire ; c’est là où Kang Youwei a adressé une lettre contestataire au gouvernement au lendemain de la signature du Traité de Shimonoseki ; et c’est là où Yu Qian a résisté aux agressions venant de l’extérieur. Et notons également que l’Axe central de Beijing a été le théâtre d’événements qui ont marqué l’histoire chinoise : le président Mao a proclamé la fondation de la République populaire de Chine depuis le balcon de la porte Tian’anmen (la paix céleste) ; et Zhou Enlai a calligraphié l’inscription qui se trouve au dos du Monument aux héros du peuple. L’Axe central de Beijing voit ainsi défiler sous ses yeux, au fil des âges, les vicissitudes de l’humanité, entre prospérité et déclin, et garde en mémoire ce long pan de l’histoire. 

Place de la Tour du tambour, le 23 août 2017

Dans la nouvelle ère, la candidature de l’Axe central de Beijing en vue de son inscription sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO vient écrire un nouveau chapitre en faveur de la protection des legs culturels de la ville. Le précieux héritage culturel qu’il représente est confronté à de sérieux défis à notre époque, à savoir le développement industriel, la croissance démographique, la congestion du trafic routier et la hausse de la pollution. Mais fort heureusement, depuis le lancement du projet d’inscription, les Pékinois s’engagent avec un enthousiasme pour la préservation du patrimoine culturel urbain : les bâtiments à deux doigts de s’effondrer sont mis sous protection ; les peintures murales hautes en couleurs sont restaurées ; les constructions délabrées aux alentours des Tours de la cloche et du tambour ont été bien rénovées ; la rue commerçante de Dashilan où fleurissent les boutiques renoue avec son dynamisme d’antan ; Yongdingmen, pétrie des matières premières, du savoir-faire et des spécifications du passé, a fait peau neuve et redonné de l’éclat à Beijing ; l’Autel de l’agriculture a retrouvé son charme d’autrefois... L’ancienne ville de Beijing refait surface, parée d’un nouveau paysage patrimonial ! 

Par JIANG BO, professeur à l’Université du Shandong et vice-président du Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS) pour la Chine 

<  1  2  3  


Suivez China.org.cn sur Twitter et Facebook pour rejoindre la conversation.
Source:french.china.org.cn