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Récemment, les efforts du traducteur Xu Yuanchong ont été couronnés par un prix d'excellence. L'occasion de revenir sur le parcours de cet homme qui crée des ponts entre les diverses cultures...
MA HUIYUAN, membre de la rédaction
Le 22 août dernier, au nom de la Fédération internationale des traducteurs (FIT), le Groupe international de publication de Chine, notamment l'Association des traducteurs de Chine et l'Académie de traduction de Chine, ont conjointement remis à Beijing le prix de traduction Aurora Borealis 2014 à Xu Yuanchong, professeur à l'université de Beijing.
Chen-Ning Yang, lauréat du Nobel de Physique en 1957, Wang Xiji, membre de l'Académie des sciences de Chine, et Li Zhaoxing, ancien ministre des Affaires étrangères, étaient tous présents à la cérémonie et n'ont pas manqué de féliciter le traducteur. Chen-Ning Yang et Wang Xiji étaient, dans leur jeunesse, des camarades de classe de Xu Yuanchong à l'Université nationale associée de Sud-Ouest. Quant à Li Zhaoxing, il étudiait à l'université de Beijing au moment où M. Xu y donnait des cours.
Ce prix Aurora Borealis, décerné annuellement depuis 1999, est la plus haute distinction au monde que l'on peut recevoir dans le milieu de la traduction littéraire. Xu Yuanchong en est le tout premier lauréat asiatique. À l'origine, Xu Yuanchong devait récupérer son prix à Berlin, lors de la 20e Assemblée générale de la FIT. Mais en raison de son âge avancé, le traducteur ne pouvait se rendre dans la capitale allemande. Une cérémonie spéciale fut donc planifiée à Beijing.
« J'adore traduire ! »
« Ce prix témoigne non seulement de la reconnaissance envers mon travail de traduction, mais démontre également que la littérature chinoise attire de plus en plus l'attention du monde entier. Pour moi, virevolter entre le chinois, l'anglais et le français, c'est toujours une joie ! À 93 ans, je fais toujours de la traduction. J'adore ! », s'exclame-t-il lors de la cérémonie.
Plus tôt déjà, lorsque Mo Yan avait remporté le prix Nobel de littérature, Xu Yuanchong avait rappelé le rôle crucial que jouait la traduction dans la diffusion de la littérature et de la culture chinoise.
Les poèmes et classiques chinois sont généralement considérés comme intraduisibles. Pourtant, Xu Yuanchong s'est attelé à la tâche de les transposer en anglais et en français, pour les présenter aux étrangers. Quatre fameuses pièces de théâtre chinois se sont ainsi fait connaître à travers le monde grâce à lui, à savoir L'Histoire du pavillon d'Occident, Le Pavillon aux pivoines, Le palais de la vie éternelle et L'éventail aux fleurs de pêcher. Il a permis aux étrangers de découvrir la merveille et la subtilité des poésies et chansons traditionnelles chinoises. Par ailleurs, ses traductions des ouvrages Le Classique des vers, Les Chants de Chu, Entretiens de Confucius et Lao Tseu ont rendu accessibles aux étrangers la philosophie et les pensées chinoises. Inversement, il a également transcrit en chinois bon nombre de célèbres œuvres littéraires anglaises et françaises, telles que Le Rouge et le Noir, Un début dans la vie, Madame Bovary, Jean-Christophe, etc. Par son labeur, il a alors aidé les Chinois à appréhender la culture et les mœurs en France et en Angleterre.
Source:La Chine au Présent |