Tian Jiaxin, présenter la Chine par la musique
French.china.org.cn | Mis à jour le 20-06-2014
Allumer le rêve musical
Son professeur de l'époque, M. Wei lui a ouvert une fenêtre vers l'étranger. « Il est la première personne qui m'a aidé à étendre l'espace de ma pensée, et à avoir une vue internationale. Mon développement par la suite a été très influencé par sa personnalité ; c'est aussi à cause de lui que j'ai décidé de faire un périple à l'étranger, et d'arrêter mes études en Chine. »
Choisir une école de musique à l'étranger est une expérience particulière : « En général, on prend contact en avance avec les professeurs dont on veut suivre le cours. Puis on fait un tour dans les différentes universités pour élargir son champ de choix. À l'inverse, je n'ai pris contact avec aucun maître, pour éviter d'avoir à payer pour des cours particuliers avec eux. Après le dernier examen à New York, j'ai acheté mon billet d'avion pour rentrer en Chine. Mais je n'avais pas imaginé rencontrer mon professeur dans des circonstances pareilles. Pendant que j'attendais pour aller aux toilettes, j'ai fait connaissance avec la dame qui attendait avec moi. J'ai appris qu'elle était professeur de violon à la Manhattan School of Music où je venais de passer un examen, raconte Tian Jiaxin. Ce qui est le plus déroutant, c'est que son époux, qui était également à bord, était justement le professeur que j'avais choisi : Jeffrey Cohen. C'est cette coincïdence qui m'a finalement fait choisir Manhattan School of Music. »
Comme on peut l'imaginer, les années à l'étranger furent très intenses. Elle furent comme le dit Tian Jiaxin « pleines de peine et de sueur, mais également de joie et d'émotion ». En trois ans, Tian Jiaxin a obtenu deux diplômes, et a joué avec plusieurs grands maîtres internationaux. Deux mois après son diplôme de master, Tian Jiaxin organise un récital à la Salle de concert de Beijing. Elle y donne Le concerto du fleuve Jaune et le Concerto pour piano N°20 de Mozart. La célèbre pianiste et pédagogue octogénaire Zhou Guang-ren a déclaré à l'issue du concert que Tian Jiaxin « faisait revivre Mozart» .
En été 2012, Tian Jiaxin a enregistré son premier disque avec la China Record Corporation.
Brillante étoile montante
Ouverte, optimiste et confiante, c'est l'impression que laisse Tian Jiaxin. On sent au premier contact le caractère franc et aimable de cette jeune pékinoise. Lorsqu'elle est sur scène, elle transmet à l'auditoire une vision très personnelle de la musique. C'est ce qu'elle a écrit comme credo dans le livret de son premier disque : « au travers de la langue de la musique, je voudrais faire le public entendre ce que je veux exprimer ». Dorénavant, elle emmène déjà sa musique au delà des frontières.
Tian Jinxin a obtenu de nombreux prix de piano. Au mois de décembre 2011, elle a remporté la première place lors d'une compétition en interprétant le Concerto pour piano N°20 de Mozart. C'est ce titre qui lui a permis de rencontrer Philippe Entremont. Depuis elle appelle celui-ci « le grand maître ». Celui-ci n'a pour l'instant collaboré qu'avec deux pianistes chinois : l'un est Lang Lang, l'autre est Tian Jiaxin.
« Philippe était le partenaire fixé pour après la compétition. Tous les concurrents jouaient le même concerto de Mozart, et le champion avait l'occasion de collaborer avec lui en février de l'année suivante. Finalement j'ai eu de la chance, déclare Tian Jiaxin. Ce fut la première coopération entre Philippe et moi. Il m'a donné beaucoup d'inspiration, il exerce une forte influence sur ma façon de jouer et d'appréhender la musique maintenant ». Philippe Entremont apprécie beaucoup cette jeune fille chinoise. Se rappelant le concours auquel à participé Tian Jiaxin, celui-ci a déclaré : « Après avoir entendu cinq secondes du jeu de cette fille, j'ai su que je l'aimerais, et que j'aimerais ce son ! »
Parlant de son professeur français, Tian Jiaxin se montre très enthousiaste : « Philippe Entremont était présent lors de mon concert au Carnegie Hall en février 2013. Il ne m'avait pas informé de sa venue, ça a été une grosse surprise ! Après que j'ai fini de jouer le bis, Philippe est sorti des coulisses et est venu m'embrasser. Puis il m'a prise par le bras pour saluer le public. J'étais vraiment surprise de recevoir une telle faveur. » Ce geste d'encouragement dépassait tous les mots. Lors des interviews à la suite du concert, Philippe Entremont a déclaré : « cette fille mérite d'être mise sur la voie par un grand maître ». Quand on lui a demandé qui cela serait, il s'est montré du doigt en riant. « C'est comme ça que je suis devenue son élève. »
« Philippe se déplace beaucoup dans le monde pour donner des représentations ou participer à des évènements. Quand l'occasion le permet, il me demande de le rejoindre, pour acquérir de l'expérience et pour m'enseigner de nouvelles choses. Au mois d'octobre 2013, il est venu à New York pour un concert, et a pris le temps de me donner un cours durant tout un après-midi, se rappelle Tian Jianxin. Il s'est assis avec moi, et m'a fait part de ses vues sur les œuvres, il m'a aussi montré comment jouer certains passages. Ces cours ont eu un rôle réelment formateur pour moi. car j'étais en plein dans la préparation du concert de la Fête du printemps 2014 au Centre Lincoln aux États-Unis.
Laisser plus de personnes aimer la Chine
Tian Jiaxin a un credo musical : elle souhaite créer une liaison musicale entre l'Orient et l'Occident. « Les études de piano en Chine m'ont permis d'acquérir une très bonne technique, mon périple à l'étranger m'a fait devenir une pianiste artiste au vrai sens du terme. Sans dépasser la mesure, j'aime ajouter mes points de vue personnels dans mes interprétations. Comment faire de la musique classique sensible, pour ne pas ennuyer le public est la question qui me revient tout le temps. », dit Tian Jiaxin. Selon elle, un véritable artiste doit posséder, non seulement une technique imparable, mais également la profondeur culturelle nécessaire pour jouer une œuvre. Cette culture est pour elle la partie la plus importante de l'interprétation.
« Comme j'ai l'occasion d'apparaître sur la scène internationale, je souhaite présenter à mon public la culture chinoise, pour que davantage de personnes connaissent la Chine et aiment la Chine. Au cours des deux concerts que j'ai tenu aux États-Unis, j'ai choisi des œuvres de Zhang Shuai. C'est un jeune compositeur que j'aime beaucoup, et mon premier album a inclus plusieurs de ses œuvres. J'espère pouvoir coopérer avec d'autres musiciens chinois, interpréter leurs d'œuvres pour le public en Chine et à l'étranger. J'espère ainsi faire découvrir d'excellentes œuvres chinoises modernes, et que les gens ne s'arrêtent pas seulement à Fleur de Jasmin ».
WANG WENJIE
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