Duanmu Mei : les échanges académiques entre la Chine et la France

Par : Yann |  Mots clés : Duanmu Mei, culture, 50e, sino-français
French.china.org.cn | Mis à jour le 20-06-2014

L'influence du père

La décision de Duanmu Mei de s'impliquer dans les recherches sur l'histoire de France résulte de l'influence de son père, Duanmu Zheng.

Diplômé de l'université de Wuhan, Duanmu Zheng a travaillé un temps comme enseignant adjoint à l'université Tsinghua. Il a obtenu une bourse du gouvernement français en 1946 et est allé étudier en France en 1948. Après avoir obtenu un doctorat en droit public international à l'université de Paris, il est revenu en Chine en 1951.

« Mon père a passé quatre années significatives en France. Malgré le manque de matériaux en France après la guerre, la bourse donnée aux étudiants étrangers était satisfaisante, raconte Duanmu Mei. Il a rapporté, en revenant en Chine, quantité de livres (dont certains sont toujours bien préservés) au sujet des lois. Les livres qui me firent la plus forte impression sont la collection complète des œuvres de Molière et un album sur le Louvre. Mon père a exercé une influence très forte sur moi et mes frères. Nous avons grandi en écoutant les histoires de Jeanne d'Arc et de Napoléon. »

Après ses études en France, Duanmu Zheng enseigna successivement à l'université Lingnan et à l'université Zhongshan, toutes deux à Guangzhou. Du fait qu'il n'y avait pas de faculté de droit, il donnait des cours d'histoire du monde. En 1980, l'université Zhongshan a créé une faculté de droit et celui-ci en fut désigné doyen. Plus tard, il occupa successivement les postes de membre de la Commission de rédaction des lois fondamentales de Hong Kong, vice-président de la Cour populaire suprême, et d'Arbitre de la Cour permanente d'arbitrage de La Haye. Il est de plus le rédacteur en chef du Dictionnaire de la Révolution française.

« Mon père connaissait l'anglais, le français et le russe. Après que les cours furent annulés à cause du mouvement politique dans les années 1950, il travaillait dans la salle de documentation, ayant tout loisirs d'avoir accès à la documentation sur les langues étrangères », dit Duanmu Mei. Influencée par son père, elle a choisi d'étudier le français à l'université. Après son diplôme, elle a décidé de faire des recherches sur la Commune de Paris et la Révolution française. Encouragée par son père, elle est allée étudier l'histoire de la Suisse à l'université de Fribourg en 1984. « Mon père m'a dit que dans un pays neutre, on peut regarder l'histoire du monde d'une façon différente, et que notre point de vue sera plus vaste », dit Duanmu Mei.

Évoquant la distinction d'Officier de l'Ordre National du Mérite qu'elle a reçue en 2011, Duanmu Mei exprime ses remerciements à son père : « Mon père s'est impliqué corps et l'âme pour l'amitié sino-française durant toute sa vie. Cette décoration est une récompense pour les efforts de mon père et moi. »

Recherches académiques

En 1994, l'Académie des sciences sociales de Chine a envoyé Duanmu Mei en France pour faire des recherches sur le mouvement Travail-Études dans les années 1920 qui consistait à étudier en France tout en travaillant à mi-temps. Six mois durant, elle a consulté une grande quantité de documents, et a interviewé des témoins de cette époque-là.

Après ce voyage, Duanmu Mei a commencé à se consacrer aux recherches sur les relations sino-françaises, en plus de l'histoire moderne de la France et de l'histoire de la Suisse. « L'histoire de la France est tellement riche ! Pour les premiers intellectuels chinois, la France a été une source très importante d'inspiration en matière de culture, de sciences et technologies occidentales mais aussi en ce qui concerne l'esprit révolutionnaire », indique-t-elle.

À l'occasion du 50e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France, les Chinois qui partirent étudier en France en 1964 et 1965 ont publié un livre baptisé Souvenirs dorés, dans lequel ils racontent leur séjour en France. Duanmu Mei a écrit la préface de cette publication.

En 2012, à l'invitation du conservateur du musée Guimet, Jean-Paul Desroches, elle a participé à la préparation d'une exposition nommée « Cent ans de Dialogue entre la Chine et la France » : 1912-2012, qui présente l'histoire de l'université franco-chinoise de Beijing et de l'Institut franco-chinois de Lyon, en plus de raconter les histoires de nombreux artistes chinois qui se sont épanouis en France.

En ce qui concerne les projets futurs, Duanmu Mei dit : « Je vais continuer mes recherches sur les Chinois ayant étudié en France au 20e siècle. J'espère que la Société chinoise d'étude de l'histoire de la France pourra organiser plus de séminaires pour stimuler les recherches sur l'histoire des relations sino-françaises. Il s'agit d'un projet à long terme pour les échanges académiques entre la Chine et la France, et je continuerai à y consacrer mes forces. »

 

LU RUCAI

 

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