Le réalisateur a raconté qu'il avait entretenu avec l'écrivain un rapport de force (précisant qu'il adorait ce rapport) pendant l'écriture du scénario. Ils se sont livré une bataille de plusieurs mois dont l'enjeu était la propriété artistique. Il a raconté quelques anecdotes pour résumer ce rapport.

Interrogé au sujet de l'impact qu'a eu le film L'Amant sur la connaissance de l'œuvre de Duras, Annaud a déclaré que sans le film, le roman de Mme Duras ne serait pas aussi connu qu'il l'est aujourd'hui et qu'il n'aurait pas survécu à son centenaire sans cette adaptation cinématographique. Grâce à elle, le nom de Duras a acquis une popularité dans de nombreux pays. Quant à Adler, elle a déclaré que son œuvre lui avait permis d'effectuer un travail historique, biographique, littéraire, intellectuel et artistique sur l'œuvre d'une grande femme qui reflétait son époque. Adler a consacré sept ans et demi à cette œuvre, ce qui lui a permis de comprendre que Marguerite Duras était à la fois spectatrice et actrice de l'histoire, lors des nombreux événements (guerre d'Algérie, lutte des classes) qu'elle a connu.

En outre, M. Annaud a raconté comment il s'était préparé au tournage du film. Il s'est rendu sur les véritables lieux du livre de Duras, où il a recueilli les témoignages de proches de l'écrivain. Il a retrouvé le chauffeur, et la maison bleue dont le propriétaire lui a confié que l'ancien maître des lieux entretenait une relation très intime avec la fille du directeur de l'école.