Le week-end dernier, une série de rencontres et de projections s'est tenue à l'Institut français de Beijing en l'honneur du centenaire de la naissance de Marguerite Duras, l'un des plus grands écrivains français du 20e siècle. Vendredi, l'Institut avait organisé un dialogue entre Laure Adler, auteur de la biographie de Marguerite Duras, et Jean-Jacques Annaud, célèbre réalisateur français qui a adapté au cinéma le chef d'œuvre de cet écrivain, L'Amant.

Laure Adler est l'auteur de plusieurs ouvrages consacrés à Marguerite Duras, dont une biographie ayant reçu le prix Femina de l'essai. Issue de la génération d'après mai 68 ayant connu les premiers mouvements féministes, elle a consacré ses recherches à la libération de la femme. Mme Adler a raconter pendant plus de 20 ans des histoires de femmes, de bourgeoisie, de prostituées et de maisons closes pour raconter l'histoire de France de son époque à travers ces personnages.

M. Annaud, qui était très soucieux de réaliser un roman-film, a souligné l'importance d'échanger avec l'auteur au cours du tournage.

Ayant côtoyé Marguerite Duras, les deux interlocuteurs ont révélé de nombreuses anecdotes au public. Quand Duras publiait un livre, par exemple, elle demandait à Adler de lui donner son feed-back seulement trois ou quatre heures après, ce qui témoignait de son besoin d'approbation et d'un certain manque d'assurance. M. Annaud a fait la description suivante de Marguerite Duras : « Une séductrice et un assassin, fragile évidemment et très inquiète sur elle-même, qui compense cette fragilité par une autorité ».