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Zao Wou-Ki et ses peintures

French.china.org.cn | Mis à jour le 14. 01. 2014 | Mots clés : Zao Wou-Ki, peintre chinois, China Guardian, Artprice

18.10.98, peinture à l'huile sur toile de format 130×195 cm, réalisée en 1998

Le 5 octobre dernier, lors de la séance de vente aux enchères automnale organisée à Hong Kong par la maison China Guardian, consacrée aux peintures à l'huile ayant pour thème « l' Art du XXe siècle et l'art contemporain », une œuvre du peintre français d'origine chinoise, Zao Wou-Ki (1921-2013), 18.10.98, a été adjugée à 24,15 millions de dollars hongkongais. Cette somme a placé ce tableau en tête des plus chères peintures vendues lors de la séance. La toile a été réalisée en 1998. Depuis sa toile appelée Nuages, réalisée dans les années 1950, Zao Wou-Ki n'a plus donné de nom à ses œuvres et a seulement signé la date au dos de ses productions.

Ses peintures sont toujours appréciées sur le marché des ventes. Zao Wou-Ki se trouvait au 14e rang dans la liste 2011, publiée par Artprice, des artistes dont la vente des œuvres a généré le plus de valeur, avec un montant de 91,91 millions de dollars américains. À ce jour, son œuvre la plus chère est la peinture 10.1.68 vendue en 2011 à Hong Kong par Sotheby's pour 68,98 millions de dollars hongkongais. On estime qu'il pourrait être le prochain artiste dont le prix d'une peinture dépassera les 100 millions de yuans.

Sur sa toile 18.10.98, Zao Wou-Ki a utilisé la technique qu'il préférait : le contraste. Il a également utilisé la couleur jaune éclatante, avec un effet de transparence, pour obtenir un rendu visuel marquant. Dans sa peinture transparaît une grande vitalité.

À 14 ans, Zao Wou-Ki a passé l'examen pour entrer à l'École nationale d'art de Hangzhou, devenue plus tard l'Académie des arts de Chine, où il a étudié auprès de Wu Dayu (1903-1988) et Pan Tianshou (1897-1971). Le directeur de l'École nationale d'art de Hangzhou était alors Lin Fengmian (1900-1991), qui avait participé au mouvement Travail-Études en France.

Son artiste préféré était Mi Fu (1051-1107), calligraphe et peintre sous la dynastie des Song, dont il trouvait les peintures de paysages vivantes et naturelles.

Il était passionné par l'art de la peinture occidentale. Après avoir été diplômé de l'École nationale d'art de Hangzhou, il y a enseigné pendant six ans. En 1948, il est parti en France pour s'y perfectionner. Il a choisi de louer un logement à Montparnasse, là où se concentraient les artistes. Il a fait la connaissance de nombreuses personnalités du milieu artistique français, comme Picasso, Miro, Matisse, etc.

En 1949, il a réalisé sa première exposition individuelle à Paris qui lui a valu une grande réputation. Il a ensuite commencé à rechercher son propre style, par le biais de maintes expérimentations. Le peintre expressionniste abstrait Paul Klee (1879-1940) l'a beaucoup inspiré. Ses œuvres ont alors connu une transition du concret vers l'abstrait. Par exemple, Nature morte, réalisée en 1952, est une œuvre insolite et mystérieuse. À la fin des années 1950 et au début des années 1960, Zao Wou-Ki n'imitait plus les peintures de Paul Klee et avait mis au point son propre style.

Henri Michaux (1899-1984) a exercé une grande influence sur Zao Wou-Ki. C'est lui qui lui a rappelé d'apprécier la culture traditionnelle chinoise. Zao Wou-Ki a rejoint, à la fin des années 1960, la tradition de la peinture chinoise tout en créant des œuvres ressemblant plus ou moins aux peintures de paysages traditionnelles. François Cheng, académicien français d'origine chinoise, a dit à son sujet : « Il a commencé ses recherches exaltantes et a absorbé les points forts de l'art occidental, tout en découvrant parallèlement l'essence de l'art oriental. »

En Occident comme en Chine, Zao Wou-Ki a gagné une solide réputation. Entre 1975 et 1977, le Musée national d'art moderne de Paris a ouvert une salle spéciale réservée à ses peintures. Des expositions consacrées à ses œuvres ont été organisées à New York, Tokyo ou Genève. Il s'est vu nommer Grand Croix de la Légion d'honneur. En décembre 2002, il est devenu membre de l'Académie des beaux-arts de France. Lorsque l'ancien premier ministre Zhu Rongji a effectué sa visite en France, Jacques Chirac a acheté une peinture de Zao Wou-Ki et l'a offerte en cadeau à M. Zhu, le président français étant lui-même fan des œuvres de Zao Wou-Ki.

 

LU RUCAI

 

Source: La Chine au Présent

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