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Il y a dans les problèmes rencontrés par les deux pays ainsi que dans les réponses qui y sont apportées, des convergences surprenantes. Point de vue d'un Chinois sur l'éducation en France.
Les nouveaux gouvernements socialistes de France et de Chine se sont enfin rencontrés. Bien qu'ils mettent les contrats et la coopération économique au premier plan, et placent l'éducation sous le thème à la mode de « promotion des échanges entre jeunes », les échanges et coopérations dans le domaine de l'éducation ne manquent pas, la France étant le premier pays du monde occidental à avoir reconnu la République populaire de Chine et un des plus grands pays dans le domaine de l'éducation dans le monde. Mais ces projets ne portent pas autant de fruits qu'on aurait espéré. En réalité, même si les deux pays sont dans des phases de développement différentes en matière d'éducation, les problèmes rencontrés et la nature fondamentale de l'enseignement font que leur coopération ne peut être que bénéfique. En France, la diversité de modalités dans l'éducation, ainsi que les débats dans l'espace public, peuvent certainement inspirer les débats en Chine de diverses manières.
« L'éducation est la priorité nationale », ainsi débute le code français de l'éducation. En Chine, le plan directeur de développement de l'éducation nationale aussi présente le développement de l'éducation comme une priorité. Les gouvernements français et chinois, malgré des budgets et des parts du PIB consacrées à l'éducation très différentes, font tous deux de celle-ci une priorité nationale. En plus, l'éducation joue un rôle politique important, l'objectif principal de l'éducation française étant de « partager les valeurs de la République » et celui de la Chine de donner à « l'éducation morale » la première place, en permettant « l'intégration du système de valeurs socialiste à tous les niveaux de l'éducation nationale ».
Les concepts de développement des compétences et de développement intégral de l'enfant sont aussi un point de convergence essentiel. Pour la France, une modification au Code de l'éducation en 2006 a ajouté la fameuse annexe V, définissant le socle commun de connaissances et de compétences. Il se divise en huit domaines : langue française, première langue vivante (y compris le latin, le grec, l'allemand, l'italien, l'espagnol, et d'autres langues européennes, ainsi que le chinois pour un nombre croissant d'écoles), culture mathématique, culture des sciences et des technologies, technologie usuelle de la communication et de l'informatique, culture humaniste, éducation civique et sociale, autonomie et innovation. Développer des compétences pour l'adaptation de l'individu à la société et pour son épanouissement dans le futur est une vision partagée par les deux pays.
Un des sujets les plus polémiques en Chine est « l'éducation de qualité », que le code de l'éducation français appelle « autonomie et innovation » dans l'annexe V. En effet le dernier document de référence « Principe du plan de réforme et de développement de l'éducation nationale à moyen et long termes » de l'éducation chinoise place « la créativité et le courage d'innover et d'explorer, ainsi que les capacités à résoudre des problèmes avec agilité » dans ses objectifs stratégiques. La position des deux gouvernements reflète d'une part leur vision de l'éducation des générations futures, d'autre part leurs interprétations des grandes tendances mondiales. Ces analyses les rapprochent largement.
L'instruction obligatoire est le terme utilisé dans la loi que ce soit en Chine ou en France, mais le Président français l'appelle souvent « l'école obligatoire » et en Chine l'expression est simplement synonyme d'école obligatoire. En réalité, la forme de l'instruction obligatoire est très flexible en France, allant de l'école publique, aux institutions associatives et privées, en passant par l'instruction en famille, dans un cadre légal bien défini. Ce cadre légal clarifie les fonctions de ces institutions afin de garantir l'application de la politique éducative de l'État et de leur garantir une part suffisamment large de liberté d'exécution. Cette liberté concerne notamment, quelle que soit la nature de l'institution, le choix des méthodes et d'une pédagogie par l'enseignant, en conformité avec la loi, y compris l'annexe V. Les familles peuvent notamment choisir d'instruire leurs enfants dans le cadre familial. Dans tous ces cas, l'Académie et la municipalité supervisent et suivent strictement tous les enfants de 6 à 16 ans, notamment ceux instruits en dehors de l'école publique.
Source: french.china.org.cn |
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