Le sapin de Noël pénétra les maisons familiales au XVIIe s.
Nombreuses sont les légendes qui entourent la naissance de l'arbre de Noël. En voici quelques-unes. Un enfant perdu dans la forêt la veille de Noël s'endormit sous un sapin. Pour le protéger du froid qui aurait certainement causé sa mort, l'arbre s'inclina jusqu'à ce que ses branches pussent se refermer autour du bambin. Le lendemain matin, les habitants des environs trouvèrent l'enfant endormi tranquillement, recouvert de cristaux qui brillaient sous les rayons du soleil.
On raconte aussi que le sapin était l'un des arbres de l'Éden, et que ses feuilles se recroquevillèrent en aiguilles quand Ève cueillit le fruit défendu. Il ne devait plus fleurir jusqu'à la nuit où naquit Jésus.
Une autre légende dit qu'Adam emporta une branche de l'arbre du bien et du mal avec lui lorsqu'il fut chassé du paradis terrestre. Ce rameau devint plus tard le sapin, qui fut utilisé longtemps après pour fabriquer la croix de Jésus, et encore plus tard, comme arbre de Noël.
Considéré comme coutume païenne venant des hérétiques d'Allemagne, l'arbre de Noël fut interdit en Russie par l'Église au XIXe siècle. Il fut réintroduit en Russie soviétique sous le nom de « sapin du Nouvel An ».
Aujourd'hui, les arbres artificiels et la plus vaste production de décorations de Noël proviennent de Chine. On a vu apparaitre sur le marché des créations qui assimilent le symbolisme chrétien comme des anges, les personnages de la crèche, l'étoile des mages, à des formes d'artisanat chinois comme le cloisonné (émail sur cuivre). Les guirlandes de mini-lumières qu'on met dans l'arbre ou autour des fenêtres ont pris en Chine une signification nouvelle : depuis la fin du siècle dernier, elles se sont mises à indiquer les entrées de restaurants dans la nuit noire. Maintenant que villes et campagnes sont illuminées même tard le soir, elles devront se trouver une autre fonction.
De plus en plus fréquemment des Chinois, athées ou d'allégeance autre que chrétienne, montent un arbre de Noël à la maison simplement pour la beauté et l'allégresse que cet arbre apporte, et parce que cette décoration évoque une période de réjouissances, d'amitié et de repas partagés dont ils n'ont jamais assez. Les enfants chinois sont en train d'imposer peu à peu à leurs parents les cadeaux et l'arbre de Noël.
*Extrait modifié et augmenté de : CARDUCCI, Lisa. Pays en fêtes, China Intercontinental Press, 2009, 129 pages. 98 yuans.
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