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La diplomatie de grande puissance de Xi Jinping fait avancer les relations sino-françaises

French.china.org.cn | Mis à jour le 14. 09. 2017 | Mots clés : Xi Jinping,France,Europe


Conférence de presse de François Hollande à Beijing, le 3 novembre. (Photo : Zhao Lisha/China.org.cn)


Le réchauffement climatique représente une menace grave pour la planète, mais il avait été jusque-là impossible de formuler une réponse commune rassemblant tous les Etats. La COP 21 était ainsi vue comme « la dernière chance » d’aboutir à un accord mondial contraignant. En tant que pays hôte, la France a promis d’obtenir à tout prix des résultats substantiels lors de ce sommet, et François Hollande souhaitait garantir l'appui politique de la Chine.

 

Le gouvernement chinois attache une grande importance au problème du changement climatique, et avait déjà pris des engagements accompagnés d'objectifs précis de réduction des émissions de carbone. Xi Jinping a souligné que « la Chine a adopté une attitude responsable pour répondre activement au changement climatique et pour faire de la lutte contre le changement climatique une grande opportunité d’arriver à transformer son modèle de développement ainsi qu'à explorer activement la voie d’un développement à faibles émissions de carbone en accord avec ses conditions nationales ». Le gouvernement chinois a pris des engagements spécifiques pour réduire les émissions du pays et a décidé de décaisser une énorme somme d’argent pour aider les autres pays en développement à faire face au changement climatique.

 

Lors de la seconde visite d'Etat en Chine de François Hollande, au début du mois de novembre 2015, les deux pays ont publié une déclaration conjointe sur le changement climatique qui réaffirme la détermination des deux parties à travailler ensemble pour obtenir des résultats à la conférence sur le climat. Le 30 novembre, Xi Jinping a participé à l'ouverture de la COP21 et a prononcé un discours important sur l'engagement climatique de la Chine et sa forte volonté de voir le monde entier travailler ensemble. Grâce aux efforts inlassables de toutes les parties et à de longues négociations, la conférence est finalement parvenue à un accord global au moins en partie juridiquement obligatoire. Le succès de la Conférence de Paris est désormais un exemple classique de la coopération stratégique entre la Chine et la France.

 

Les opportunités offertes par l'initiative de « La Ceinture et la Route »

 

La coopération économique forme la base du développement des relations bilatérales sino-françaises. Cependant, les échanges économiques et commerciaux entre les deux pays ont atteint un goulot d'étranglement pendant un certain temps, et les deux gouvernements cherchaient à explorer un nouvel espace de développement. Heureusement, grâce à l'approfondissement général des réformes mis en œuvre par le gouvernement chinois, la complémentarité économique entre la Chine et la France a progressé, et les deux parties ont actuellement trouvé de nouveaux domaines et de nouveaux moyens de coopération économique. Cela se reflète principalement dans les pratiques de l'initiative de « La Ceinture et la Route » et dans la promotion de la coopération dans les marchés tiers.

 

« La Ceinture et la Route » est une initiative de grande importance stratégique à long terme dans la réforme globale de la Chine. Elle est cruciale pour la promotion chinoise d’un nouveau cycle d'ouverture et d’un développement commun avec les pays riverains. L'Europe, qui se trouve au bout du tracé terrestre de « La Ceinture et la Route », constitue une composante extrêmement importante de l’économie régionale formée par cette initiative.

 

Xi Jinping a ainsi choisi la ville de Lyon pour sa première étape en France en mars 2014, le terminus de l’ancienne Route de la Soie en Occident. La visite du président chinois a ravivé les souvenirs cordiaux des Français pour cette partie de l'histoire. La France, qui a bénéficié de l'ancienne Route de la Soie, pourra certainement trouver sa place sur le nouveau tracé et en deviendra un bénéficiaire direct. Les nouvelles Routes de la Soie relient le cercle économique de l'Asie-Pacifique et celui de l'Europe, couvrant plus de 40 pays et 3 milliards de personnes. En 2013, les échanges commerciaux entre la Chine et les pays riverains de « La Ceinture et la Route » se sont élevés à plus de 1000 milliards de dollars, soit un quart du volume total du commerce extérieur de la Chine. Au cours des dix dernières années, le volume commercial entre la Chine et les pays riverains de l’initiative a connu une croissance annuelle moyenne de 19%. Et dans les cinq années à venir, la Chine devrait importer 10 000 milliards de dollars de marchandises en provenance de ces pays. Ses investissements à l'étranger pourraient dépasser 500 milliards de dollars, et le nombre de touristes chinois à l'étranger pourrait lui atteindre 500 millions. Il est évident que ces chiffres représentent des opportunités et des intérêts considérables, et cela crée pour la Chine et la France un nouvel espace de coopération.

 

La France a annoncé en mars 2015 sa volonté de devenir l'un des membres fondateurs de la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII). Le gouvernement français a souligné que cela permettrait au pays d’exploiter le marché asiatique des infrastructures et de bénéficier de la croissance rapide des économies asiatiques.

 

La coopération dans les marchés tiers

 

Le Premier ministre chinois Li Keqiang a effectué une tournée européenne entre la fin du mois de juin et le début du mois de juillet 2015. Durant cette visite, la Chine a proposé à certains pays d'Europe, dont la France, de renforcer la coopération et d’exploiter ensemble les marchés tiers dans l'objectif d’obtenir un résultat gagnant-gagnant pour les trois parties. Beaucoup de pays en développement en sont encore aux premiers stades de leur industrialisation et ont besoin d'équipements et de lignes de production. La Chine, qui en est à son étape intermédiaire d'industrialisation, possède des avantages en termes de coûts et de capacités de production. La Belgique et les autres pays développés sont dans une phase post-industrielle et possèdent des technologies de pointe ainsi que des équipements haut de gamme. Une coopération tripartite serait non seulement adaptée aux besoins des pays en développement pour la construction d'infrastructures, mais aiderait aussi la Chine à améliorer la qualité de ses équipements et favoriserait le développement des exportations des pays développés. Cela aurait pour effet de promouvoir conjointement la reprise économique mondiale, d’ajouter une nouvelle impulsion à la coopération sino-européenne, et d'enrichir le contenu de l’initiative de « La Ceinture et la Route ».

 

La France a répondu positivement à cette initiative chinoise. Lors de leur rencontre à Paris, Li Keqiang et le Premier ministre français d’alors Manuel Valls ont publié une déclaration commune sur les partenariats franco-chinois dans les marchés tiers, qui nomme des domaines de coopération comme l'énergie nucléaire et les chemins de fer à grande vitesse. La Chine et la France ont exprimé leur volonté d'approfondir leur coopération dans les domaines de l’aviation, de l’aéronautique, des trains à grande vitesse et de l’acier, ainsi que dans les domaines de l’énergie, comme l’énergie nucléaire, le pétrole et le gaz, ou l’hydroélectricité. Ils ont également exprimé leur souhait de mettre à profit leurs atouts respectifs dans l'agriculture, la sécurité alimentaire, la santé, l'économie numérique et la lutte contre les changements climatiques, et d’approfondir la coopération financière, d’innover les modes de financement en associant les fonds publics et privés, afin de fournir un appui financier pour l’exploitation des marchés tiers.

 

Dans la recherche des marchés tiers, le continent africain, qui possède un énorme potentiel de développement économique, attire naturellement les regards des deux pays. Les médias français ont rapporté que la Chine est aujourd'hui le plus grand investisseur en Afrique, tandis que la France maintient des liens politiques, économiques et culturels privilégiés avec certains pays africains et possède des avantages en termes de haute technologie. Ainsi, la Chine et la France peuvent former une stratégie de développement qui associera les marchés africains, les investissements chinois et les technologies françaises pour le bénéfice de toutes les parties. Les consensus auxquels la Chine et la France sont parvenues indiquent que leur coopération économique et commerciale pourrait rapidement mettre fin au goulot d'étranglement et donner des résultats substantiels dans un proche avenir.

 

En résumé, l'approche diplomatique globale de la Chine avec les grandes puissances telles que la France indique l'orientation future du développement du pays et établit une nouvelle base solide pour la coopération stratégique bilatérale.

 

(Traduction d'un article en chinois rédigé par Shen Xiaoquan, maître de recherche au Centre de recherche sur les problématiques mondiales de l'agence de presse Xinhua.)


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Source:french.china.org.cn