Le rêve de Foxconn ne reflète pas la réalité

Contrairement aux adeptes d'Apple qui font la file toute la nuit pour acheter le dernier téléphone intelligent, Li Xiang porte un regard réaliste sur les iPhones qui passent dans ses mains chaque jour.

Ces deux dernières années, M. Li a passé 11 heures chaque jour à peindre et à assembler des iPhone sur la chaîne de production de l'usine de Foxconn à Zhengzhou, capitale de la province du Henan (Chine du Centre), pour gagner environ 2 000 yuans (325 $) par mois.

En retournant à son dortoir après une dure journée de travail, cet homme de 26 ans se dit souvent : « Ma jeunesse a été gaspillée ici, qui peut m'indiquer où est mon avenir? »

M. Li fait partie des 1,2 million d'ouvriers des usines de Foxconn dans la partie continentale chinoise. C'est un fournisseur important de Apple Inc, Dell Inc. et de Sony Corp.

Des dizaines de milliers de téléphones sont produits chaque jour à la main.

La réalité qu'affronte M. Li n'a rien à voir avec ce qu'il avait rêvé.

Il a grandi dans une famille monoparentale dans un village rural de la ville de Xinyang, au Henan, une source importante de travailleurs migrants du pays. Il a fréquenté l'école professionnelle et s'est spécialisé dans les travaux sur établi, car son professeur lui avait dit que ce type de travail était bien payé.

M. Li croyait que sa vie allait être différente de celle de ses collègues paysans parce qu'il allait acquérir des connaissances et des compétences.

Cependant, après avoir obtenu son diplôme, il a été incapable de trouver un travail lié à sa spécialisation.

Pour joindre les deux bouts, il a accepté des postes ne demandant pas de qualifications dans des villes côtières méridionales dont l'économie est en plein essor. Il y gagnait environ 1 000 yuans par mois.

En 2011, une annonce de recrutement de travailleurs pour la nouvelle usine de Foxconn à Zhengzhou a ravivé ses espoirs.

« J'ai pensé que travailler dans une compagnie faisant partie des 500 plus importantes serait très attrayant et que le salaire serait satisfaisant », se souvient-il, sans réaliser ce qui l'attendait.

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