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La route est encore longue
Sur la Carte sur la pollution de l'eau en Chine, 120 000 exemples de pollution enregistrées n'ont pas été commentés par leurs auteurs. D'après Ma Jun, bien que quelques cas particuliers aient été résolus, la qualité globale de l'environnement n'a pas été améliorée de manière significative, et le point d'inflexion n'est pas encore prêt d'arriver. Il faut davantage élargir la portée du concept écologique, tout en accroissant l'accès et la transparence aux informations concernant l'environnement.
L'Institut des affaires publiques et environnementales, Friends of Nature et les Cols verts de Tianjin ont récemment déposé une demande auprès des autorités en charge de la protection de l'environnement à Beijing, Tianjin et au Hebei, dans l'espoir d'obtenir l'autorisation de révéler sur Internet en temps réel les données résultant de la supervision des principales entreprises polluantes. Le Bureau de protection de l'environnement de la municipalité de Beijing est celui qui a répondu le plus promptement, entendant forcer les entreprises étatiques à publier d'ici la fin de l'année les résultats de cette vérification.
Depuis le lancement du mouvement « Sauvegarder les Mères rivières », Tao Haijun n'a jamais cessé de mobiliser tous des milieux. D'après l'expérience des pays étrangers, la participation d'avocats est notamment cruciale. Néanmoins, Zhu Wei, membre du Comité pour l'environnement de l'Association des avocats de Beijing, a fait savoir qu'en Chine, ni les ONG ni les individus n'ont la faculté d'entamer des poursuites judiciaires en matière de pollution environnementale. De surcroît, dans ce domaine, il est difficile de constituer un dossier, comme de procéder à des enquêtes et expertises.
Le secteur de l'environnement en Chine a connu un démarrage tardif, mais la dégradation de l'environnement attire déjà l'attention des gouvernements à tous les échelons. La question de la rivière Xiangjiang, l'une des plus polluées par les métaux lourds, est allée jusqu'à devenir un sujet d'ordre national, alors même que le gouvernement du Hunan décidait lui aussi de débourser 59 milliards de yuans pour la purification de ses eaux. Les travaux avancent cependant très lentement, car la réalisation finale du projet exigerait, selon les estimations des autorités en charge de la protection de l'environnement au Hunan, un investissement de 400 milliards de yuans.
Le professeur Zhang Xiaojian de l'Institut environnemental de l'université Tsinghua a commenté : « Fermer les sociétés émettrices de métaux lourds ne résoudra pas tous les problèmes, ce ne sera qu'un début. Les anciens sites des usines désaffectées, les eaux souterraines polluées et la restauration du sol en ces lieux doivent tous être examinés et classifiés par des sociétés environnementales professionnelles, afin de déterminer, au final, quelles sont les mesures à prendre. Mais au vu du haut degré de difficulté de ce processus, les coûts dépasseront de loin les profits jadis acquis par ces entreprises. »
En outre, pour ce qui est de la surveillance de la pollution hydrique en Chine, subsistent actuellement d'autres problèmes encore, tels que l'identification difficile de la partie civile responsable de la pollution transfrontalière, la poursuite du profit à tout prix et les lacunes dans la réglementation environnementale existante. En conclusion, la Chine, avant d'atteindre l'objectif du « ciel bleu » et des « eaux claires », a encore un long chemin à parcourir.
Ecrit par LI YUAN, membre de la rédaction
Source: La Chine au Présent |