Théâtre tibétain.
JL : La culture traditionnelle tibétaine possède un charme unique. Comme Lhassa saurait-elle hériter et développer ce patrimoine culturel précieux ?
Dorji Tsedrup : Depuis des milliers d'années, la population crée une culture tibétaine riche et profonde. Après la libération pacifique, grâce aux aides du gouvernement central et aux efforts du personnel culturel, des réalisations remarquables ont été accomplies dans le secteur culturel à Lhassa.
Avant la libération pacifique du Tibet, l'art folklorique de diverses ethnies se transmettait principalement de manière orale, avec peu d'écriture. Souvent, quand les chanteurs d'un art populaire décédaient, leur héritage disparaissait. Au début des années 1980, selon une disposition unifiée de la région autonome, Lhassa a créé un groupe dirigeant de sauvetage du patrimoine culturel ethnique, qui a effectué un recensement de grande envergure et systématique du patrimoine culturel populaire et ethnique de toute la ville. C'est ainsi que de nombreux éléments en voie de disparition ont bénéficié d'un sauvetage global et d'une protection efficace. Dans les « Annales des opéras chinois, tome du Tibet » et les « Danses populaires et ethniques de Chine, tome du Tibet » ont été enregistrés plus d'un million de mots sur l'opéra tibétain et d'autres formes artistiques écrits par des artistes de Lhassa, et quelque 100 images caractéristiques et des illustrations sur les vêtements et accessoires. Les « Trois collections » rédigées par la maison d'art populaire de Lhassa contiennent 400 000 mots en tibétain et 470 000 mots en chinois.
Après la réforme et l'ouverture, le développement culturel de la ville a connu un succès brillant. La grande suite instrumentale de style tibétain ancien, Neuvième ciel heureux, a remporté le Prix d'excellence en exécution, création et exploration, et un prix d'or lors de la première édition du Festival international du court métrage. La chanteuse Gesang Quzhen a obtenu avec la chanson « Nous Tibet » le prix du Projet des cinq meilleurs travaux (qui comprennent une œuvre théâtrale, un film ou une série télévisée, un livre sur la science sociale, un article sur la science sociale, ainsi qu'une chanson). L'épopée de danse et de chants « Amour du siècle de Lhassa » a remporté le prix de culture et d'art « Qomolangma », la plus haute distinction du gouvernement. Un grand nombre de projets culturels majeurs à l'échelon national comme la création des districts culturels avancés et la construction des galeries culturelles le long des frontières, et des activités d'élite locales ont été mis en œuvre, pour mieux répondre aux besoins culturels et spirituels croissants de la population multiethnique. Actuellement, Lhassa a huit centres culturels au niveau de district, 57 au niveau de canton et 241 au niveau de village, quatre centres d'activités culturelles pour les personnes âgées. Le palais de l'art ethnique de Lhassa construit avec un investissement de 30 millions de yuans par la province du Jiangsu, et le bâtiment de répétitions du Corps de chant et danse de Lhassa construit par la municipalité de Beijing avec 23 millions de yuans, ont été mis en service avant la fin de l'année 2010.
En ce qui concerne la préservation du patrimoine culturel, les réalisations sont universellement reconnues. Toute la ville compte 935 monuments historiques, y compris 372 édifices anciens, 177 tombes anciennes, 200 vestiges, 99 grottes transformées en temples et inscriptions rupestres, 86 sites historiques modernes et contemporaines. Lhassa a huit monuments historiques placés sous la protection de l'État, 49 au niveau de la région autonome, 63 au niveau de la ville et du district. En 2009, la rue Barkhor a été élue parmi les dix rues historiques et culturelles de la première édition de Chine, et le temple de Jokhang, classé aux éléments d'extension du palais du Potala inscrit déjà sur la liste du patrimoine culturel mondial. Ces reliques culturelles, âme de Lhassa, portent l'histoire de la ville, représentent le processus de son développement. Le gouvernement central a alloué 53 millions de yuans dans la restauration du palais du Potala en 1989, et en 1991, 6 094,9 m² de bâtiments anciens du temple de Jokhang ont été restaurés. En 1993, 1998 et 2000, et durant le XIe plan quinquennal, d'immenses investissements ont été lancés par l'État et la région autonome dans la restauration des temples comme Ganden, Drepung, Jokhang, Ramoche, Norbulingka et Sera.
La protection du patrimoine culturel immatériel fait partie des projets culturels majeurs durant le XIe plan quinquennal. Depuis 2005, Lhassa a renforcé la protection et l'utilisation de la culture d'excellence traditionnelle. Lhassa a 20 œuvres représentatives (9 catégories) du patrimoine culturel immatériel à l'échelon de l'État, 44 (9 catégories) à l'échelon régional, 64 (9 catégories) à l'échelon de la ville. En 2010, gouvernement municipal de Lhassa a lancé une candidature pour la zone de protection culturelle et écologique de la rivière Lhassa. Le travail de candidature et de construction est en cours.
Lhassa agit sur deux fronts : d'un côté, œuvrer pour l'épanouissement et, de l'autre, intensifier la gestion. Conformément à ce principe, Lhassa veille à développer les acteurs compétitifs du marché, promouvoir le développement sain et ordonné de divers marchés culturels comme les divertissements, la publication et Internet. En 2010, Lhassa comptait 476 lieux culturels avec 3 864 employés et 22,25 millions de yuans d'impôts avaient été perçus.
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