Sui Guohong : « Sans réforme ni ouverture, il n'y aurait pas de gens comme moi. »
Aussitôt après le dîner, Sui Guohong, 46 ans, ouvre la fenêtre. En dépit du froid, il aime respirer l'air du bord du fleuve Yalu car, comme il se plaît à le dire, « il est frais et libre ».
Depuis son premier emploi, Sui a toujours travaillé dans le secteur de l'impression. L'année 1992 a cependant marqué un tournant dans sa vie. Auparavant, il était ouvrier dans une usine d'Etat mais, en 1992, il a changé de statut pour devenir « travailleur indépendant ». « Sans réforme ni ouverture, il n'y aurait pas de gens comme moi », déclare-t-il souvent.
En 1980, Sui Guohong succède à son père et devient ouvrier dans une imprimerie de Dandong, dans la province du Liaoning. Au terme de son premier mois de travail, il toucha une rémunération de 37 yuans. Ce salaire n'allait pas évolué durant de nombreuses années. « Même si je travaillais mieux, je ne gagnais pas plus, et, de la même manière, si je travaillais moins bien, je ne gagnais pas moins». La nuit du Nouvel An 1992, Sui et son épouse ne purent dormir et eurent une importante discussion. Il se souvient aujourd'hui encore très clairement des encouragements de son épouse : « Ce n'est que lorsque tu travailleras à ton propre compte que tu pourras te construire un avenir meilleur ». Suite à cette conversion, Sui prit la décision de démissionner et de se lancer tout seul dans le commerce. Il fut d'abord grossiste de calendriers muraux pour un magasin de Dandong, et, gagna, grâce à cela, plusieurs milliers de yuans. Lorsqu'il se remémore cette affaire, on perçoit encore beaucoup d'excitation dans sa voix : « Vous me demandez si la politique de réforme et d'ouverture est positive et si le Parti communiste chinois est bon ! », s'exclame-t-il.
« En 1999, ma famille a quitté un immeuble dont les toilettes étaient en commun pour habiter dans un appartement commercial de deux pièces situé au bord du fleuve Yalu. En 2006, nous avons acheté une voiture. Le frigo, le téléviseur, pas la peine de les mentionner, on peut en achèter quand on a envie. »
« Il est important d'évoquer également l'adhésion de la Chine à l'Organisation mondiale du commerce. Même si je ne peux pas l'expliquer de façon très précise, je suis convaincu que cet événement a apporté des changements surprenants dans notre vie. Le ravitaillement en marchandises est de plus en plus diversifié et les prix sont meilleur marché. Ces dernières années, j'ai constaté que le commerce des entreprises d'exportation était de plus en plus florissant ce qui a contribué à l'augmentation de mes revenus. Grâce à la politique de réforme et d'ouverture, la situation devrait certainement s'améliorer. »
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