Accueil Actualité
Editions spéciales
Photos-Vidéos
Services
Vous
La Chine en pleine évolution
[Favoris] [Imprimer] [Envoyer] [Commenter] [Corriger] [Caractère:A A A]
Une journée en Chine vue par Antoine Hazard

Le long du lac Houhai à Beijing, les visiteurs 
peuvent emprunter les vieux cyclo-pousses traditionnels.

Quittant le parc, me voilà plongé dans le bouillonnement de la ville. C'est l'heure de pointe. Les rues sont encombrées et les bus bondés. Je parviens quand même à m'introduire dans l'un d'eux. Posté à la vitre, je regarde défiler la prodigieuse faune urbaine à vélo. Les tricycles, avec leur gigantesque charge, sont les plus impressionnants. Ils côtoient les convoyeurs de bouteilles de bière, les marchands ambulants de fruits et légumes ou encore les récupérateurs d'objets à recycler… Tout ce petit monde travaille à califourchon. Cette prodigieuse vitalité des Chinois ne cessera jamais de m'étonner. L'élan de la jeunesse semble les animer à tous les âges.

Dans le bus, ma voisine, une jeune Chinoise d'une vingtaine d'années, semble s'ennuyer. Collée à la fenêtre, elle se met alors à souffler contre la vitre pour faire de la buée. Puis, elle trace avec son doigt un ovale, et ajoute deux yeux et un nez. Je parachève le croquis en esquissant un sourire sur le visage. Ce dessin nous amuse tous les deux. Nous échangeons quelques mots en chinois, mais notre discussion est brève. Elle doit descendre à la prochaine station. La voyant partir, je m'aperçois qu'elle a oublié son téléphone portable sur le siège. Trop tard ! Elle est déjà sortie. Je la vois marcher en direction d'un immeuble d'affaires. Je descends à la station suivante et pars à sa recherche. Arrivé au pied de l'immeuble où elle s'est engouffrée, un gardien m'interpelle. Mon chinois est insuffisant pour lui expliquer la situation. Prié de rester dehors, je m'assis sur un banc et décide de l'attendre à la sortie pour lui remettre son objet.

Alors que je suis sur le point de m'assoupir, des exclamations et des rires de joie me font sursauter. Cette agitation provient du banc voisin. Un attroupement s'est formé autour des deux joueurs d'échecs. Tous les yeux sont rivés sur le plateau de jeu. Les visages sont tous rieurs, à l'exception du joueur qui vient d'être mis en difficulté. Une fois la partie terminée, les hommes reparlent des coups échangés, des stratégies adoptées. Puis lorsque le sujet est épuisé, ils passent à un autre jeu. Ils sortent de leur sac des petits volants à plumes colorées, puis les frappent avec leurs pieds. Ils m'invitent à me joindre à eux. Leur dextérité m'époustoufle. Mais je m'amuse de bon cœur. Je ne vois pas le temps passer.

Déjà 17 heures ! Le jour commence à tomber. Je repense à cette inconnue à qui je dois rendre son téléphone portable. J'appelle le gardien et lui fait la description physique de la jeune femme : « Moyenne taille, brune, mince, … ». Il rigole de ma niaiserie. Je me rappelle alors qu'elle portait un gros magnétophone à la main. Cela correspond à la description d'une jeune femme que le gardien avait vu partir en direction de Houhai. Saluant chaleureusement mes compagnons de jeu, je me précipite vers l'endroit des lacs.

La place à l'entrée de Houhai est animée. Les Chinois, de tout âge, dansent en choeur. C'est à la tête d'un des groupes dansants que je retrouve mon inconnue. Elle est en train d'enseigner le tango à quelques couples de vieux Chinois. Je lui remets son portable. Pour me remercier, elle m'invite à la danse. « Alors, comment trouves-tu la Chine et les Chinois ? », me demande-t-elle. En guise de réponse, je lui lance un sourire. C'est l'état d'esprit qui convient le mieux pour les définir.

   < Précédent   1   2   3   Suivant >  


french.china.org.cn    2009-09-27

[Favoris] [Imprimer] [Envoyer] [Commenter] [Corriger] [Caractère:A A A]