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La France assure qu’elle n'interdira pas Huawei

French.china.org.cn | Mis à jour le 30. 08. 2020 | Mots clés : Huawei,France,Wang Yi,Emmanuel Macron


Wang Yi, conseiller d'État et ministre des Affaires étrangères chinois, a rencontré le 28 août (heure française) le président français Emmanuel Macron lors de sa tournée européenne en cours. Lors de leur rencontre, ils ont discuté d'un large éventail de sujets, notamment le co-développement d'un vaccin contre le COVID-19 et l'engagement de la France de ne pas interdire la société de technologie chinoise Huawei.

M. Wang a souligné que la tâche urgente est de redémarrer les échanges bilatéraux dans tous les domaines de manière ordonnée tout en maintenant des mesures régulières de confinement du COVID-19 en place, notamment le renforcement de la coordination et de la coopération dans la recherche et le développement de produits thérapeutiques et de vaccins COVID-19, a rapporté le 29 août l’agence de presse Xinhua.

De son côté, M. Macron a déclaré que la France appréciait vivement l'engagement de la Chine à faire de tout vaccin contre le COVID-19 qu'elle développera un bien public mondial, et qu'elle était prête à approfondir la coopération avec la Chine dans la lutte contre le virus et à faire tout son possible pour obtenir plus de résultats dans la coopération bilatérale dans le commerce, l'agriculture et d'autres endroits. Il a également déclaré qu'il avait hâte de se rendre bientôt à nouveau en Chine.

Après la réunion, le président français a déclaré aux médias que la France n'exclurait pas Huawei de la construction de son réseau 5G, mais qu’elle favoriserait toutefois les fournisseurs européens tels que Ericsson et Nokia, a rapporté le 30 août l’Associated Press.

Les analystes chinois ont pour leur part noté que la France a son propre rythme en matière de politique, de commerce et de diplomatie. Donner la priorité aux fournisseurs de 5G régionaux est la réponse de la France à la récente pression des États-Unis, après que le Royaume-Uni a exclu Huawei de son réseau. Ils ont souligné que l'engagement d’Emmanuel Macron montre que la France ne suit pas toujours les États-Unis et qu'elle n'a pas complètement rejoint son camp anti-Chine.

Cui Hongjian, directeur du département des études européennes de l'Institut chinois des études internationales, a déclaré le 29 août au Global Times que les relations commerciales et économiques sont le lien stable de la France avec la Chine et que Paris veut également un monde multilatéral et stable comme Beijing ce qui signifie que les deux pays partagent des bases communes de coopération malgré des différences dans certains domaines.

Selon M. Cui, les relations sino-françaises ont une base économique stable et les deux parties veulent ajouter de la stabilité à un monde d'incertitudes et soutenir le multilatéralisme et un système économique fondé sur des règles dans un contexte d'unilatéralisme et de protectionnisme américain.

En 2019, le commerce Chine-France valait 58,6 milliards de dollars et les principaux dirigeants des deux pays ont communiqué étroitement sur la lutte contre l'épidémie et les relations bilatérales au cours des dernières semaines, a rapporté Xinhua.

M. Cui a également dit estimer que la position de leader de la Chine dans la recherche et le développement de vaccins au niveau mondial a aussi contribué à élargir le champ de la coopération bilatérale, notant par ailleurs certains éléments dans les relations Chine-France et Chine-Europe, en particulier des changements idéologiques en Europe.

« Il y a une tendance à l'intérieur de l'Europe selon laquelle un nombre croissant de gens soulèvent des problèmes d'idéologie ou les utilisent pour différencier ami et ennemi, ce qui contribue aux frictions politiques et est défavorable aux relations sino-françaises », a-t-il noté.

La France a ainsi été la première à couper ses traités d'extradition avec la Région administrative spéciale de Hong Kong après l'introduction de la loi sur la sécurité nationale pour Hong Kong. Selon M. Cui, la France et l'Europe sont plus alignées sur les États-Unis politiquement, et l'escalade des tensions sino-américaines a incité les pays européens à devenir plus explicites dans leurs critiques sur des conflits tels que les affaires liées à Hong Kong, prédisant toutefois que si des relations tendues avec la Chine vont à l'encontre des intérêts de la France, elle ne tombera pas complètement dans le camp américain.

Lors de sa rencontre avec le président Macron, M. Wang a souligné que l'Europe était une force importante dans un monde multipolaire, et que la Chine et l'Europe avaient toujours été des partenaires plutôt que des rivaux, leur consensus l'emportant largement sur les différences. Pour les analystes, la Chine continuera d'encourager l'Europe à maintenir son indépendance stratégique conformément à ses propres intérêts fondamentaux et à long terme et à renforcer la coopération pratique avec l'Europe.

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Source:french.china.org.cn