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M. Trump fait dans le sensationnalisme en ordonnant aux entreprises américaines de quitter la Chine

French.china.org.cn | Mis à jour le 03. 09. 2019 | Mots clés : Donald Trump,entreprises américaines


Le 23 août 2019, le président américain Donald Trump, qui ne cesse d’étonner par ses propos, a annoncé sur les réseaux sociaux une hausse des droits de douane sur des marchandises chinoises d'une valeur de 550 milliards de dollars à hauteur de 5 %, et dit qu’il donnerait l’ordre aux entreprises américaines de quitter la Chine. Pour justifier de son « pouvoir absolu », il est allé chercher une loi fédérale américaine de 1977 (International Emergency Economic Powers Act – IEEPA). 

M. Trump, malgré la confiance en soi qu’il affiche, a suscité un mécontentement généralisé au sein des entreprises et des médias américains, et les juristes ont aussi émis des doutes. L’IEEPA stipule que lorsque les Etats-Unis sont confrontés à une grave menace extérieure à la fois inhabituelle et extraordinaire dans le domaine de la sécurité nationale, de la politique étrangère et de l'économie, le président a le droit, après avoir déclaré que les Etats-Unis étaient en « état d'urgence », de réagir en prenant des sanctions, notamment en bloquant les transactions, en gelant des avoirs, ou en confisquant et en menaçant les actifs aux Etats-Unis de l’Etat et des individus concernés. 

Les dispositions des articles 202 à 204 de cette loi limitent toutefois considérablement les pouvoirs du président américain. D’abord, il est nécessaire de déclarer que les Etats-Unis sont en état d'urgence en raison de la guerre commerciale sino-américaine. Ensuite, le président doit consulter le Congrès. Par ailleurs, il n’est possible d’engager un tel dispositif que par le biais de la promulgation de mesures légales et réglementaires. Et même si toutes les conditions susmentionnées étaient remplies, cette loi ne pourrait cibler que les investissements futurs des entreprises américaines en Chine. Le fait que M. Trump donne un ordre aux entreprises qui ont déjà effectué des investissements industriels dans le pays excède de loin les prérogatives de la loi. 

D'un point de vue commercial, l’ordre de M. Trump ne « tient pas la route ». La Fédération nationale du détail (NRF) a fait savoir qu’un tel ordre était « complètement irréaliste », car les canaux commerciaux actuels étaient très compliqués et qu'il fallait de nombreuses années et beaucoup d'argent pour se retirer complètement de la Chine. La Chambre de commerce américaine a également affirmé qu'en dépit de ses griefs vis-à-vis de la Chine, on ne pouvait ignorer un marché de 1,4 milliard de consommateurs car « autrement, ce ne sera bénéfique ni pour le marché, ni pour les investisseurs et ni pour l'emploi ». Comme l'a souligné Gerry Connolly, membre du Parti démocrate américain, le président Trump n'a pas le pouvoir de dire aux entreprises américaines où produire et où faire des affaires, ajoutant qu’il se leurrait. « Mais il a le pouvoir de rendre l'atmosphère du marché très tendue, comme nous en faisons l’expérience actuellement », a-t-il remarqué. 

Selon la logique fondamentale de l'économie de marché, les entreprises choisissent dans quel pays elles veulent investir et avec qui elles établissent un partenariat, et elles prennent des décisions commerciales en fonction de leurs propres intérêts et des principes du marché. La qualité de l'environnement commercial d'un pays a souvent un impact important sur les décisions commerciales des investisseurs.

Un certain nombre d’études statistiques faisant autorité montrent qu'au cours des 40 dernières années de réforme et d'ouverture, la Chine a non seulement réalisé de grands progrès en matière de développement socio-économique, mais elle a également amélioré continuellement son environnement des investissements et des affaires. Le rapport Doing Business de la Banque mondiale sur l’environnement des affaires, qui se base sur des principes de mesurabilité et de résultats, et dont les chiffres reposent sur une lecture détaillée des critères légaux, réglementaires et administratifs nationaux, ainsi que sur l'expérience pratique des entreprises privées, est actuellement l'un des rapports les plus fiables au niveau mondial pour évaluer et mesurer l'environnement réglementaire et commercial d'un pays. Selon le dernier rapport de 2019, la Chine est le seul pays de la région de l’Asie de l'Est et du Pacifique à figurer sur la liste des 10 meilleurs initiateurs de réformes de l'année. L'évaluation globale de l’environnement des affaires en Chine la classe 46ème sur 190, en hausse de 32 places par rapport à l'année précédente, et de 50 places par rapport à 2013. Dans ce rapport, l'indicateur « création d’entreprise » classe la Chine en 28ème position, soit un bond impressionnant de 65 places par rapport à l'année précédente. Selon l'Enquête sur l’environnement des affaires en Chine pour 2019 publiée par la Chambre de commerce américaine en Chine, près de 80 % des personnes interrogées ont déclaré que l’environnement pour les investissements en Chine s'améliorait ou restait le même, 62 % des entreprises faisant figurer la Chine en tête ou dans les trois premières places en termes de destination des investissements mondiaux. 

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Source:french.china.org.cn