Pour chaque contre-mesure que la Chine a été forcée de prendre pour s'attaquer aux tensions commerciales persistantes avec les Etats-Unis, sa motivation n'est pas de nuire, mais d'éveiller certains hommes politiques américains à un simple fait : l'interconnexion inextricable entre les économies chinoise et américaine.
Pour le dire plus franchement, il est très risqué de sous-estimer l'interdépendance des deux économies. Toute tentative politique de supprimer ou d'entraver l'économie chinoise se retournera contre l'économie américaine et nuira aux entreprises et aux consommateurs américains.
Les signaux d'une éventuelle récession de l'économie américaine se profilent à l'horizon sur le marché obligataire, les rendements des obligations à court terme restant supérieurs à ceux des obligations à long terme.
Les récessions précédentes ont été précédées par une inversion sur les titres du Trésor à 2 ans et à 10 ans, et de nombreux analystes américains s'attendent à un net ralentissement, tandis que les entreprises touchées retardent leurs investissements.
Si l'administration américaine persiste à intensifier les tensions tarifaires avec de nouveaux droits de douane et ne voit pas la nécessité d'abandonner tous les droits de douane supplémentaires, il y a au moins une chose claire, c'est que les décideurs américains ne pensent pas que l'économie américaine est assez atteinte.
Les répercussions seraient beaucoup plus profondes dans ce cas. Par exemple, les achats de Noël cette année pourraient ne pas être aussi exaltants qu'auparavant, étant donné qu'une grande partie des 300 milliards de dollars de produits chinois soumis à des droits de douane américains plus élevés sont des biens de consommation.
Les ménages américains pourraient avoir à budgétiser soigneusement ou même dépenser moins de peur d'une détérioration de l'économie. Les entreprises, d'autre part, pourraient voir leurs profits érodés par des importations plus coûteuses et des ventes moins robustes. Les familles américaines à faible revenu seraient les plus touchées par l'augmentation des frais de subsistance.
Pour remettre les décideurs américains sur la bonne voie d'établir de saines relations économiques et commerciales bilatérales, la Chine a fait preuve de beaucoup de retenue et de patience.
Toutes les contre-mesures chinoises sont défensives, bien mesurées et nécessaires pour sauvegarder les droits de son peuple à se développer et le système commercial multilatéral du monde.
Certains politiciens américains ont pris la Chine comme bouc émissaire de leurs problèmes économiques intérieurs, dépeignant la Chine comme un rival des Etats-Unis.
En examinant l'évolution des tensions tarifaires depuis plus d'un an, on se rend compte que la Chine dispose de moyens suffisants pour riposter et qu'elle choisit d'agir de manière responsable à la fois pour les Chinois, les Américains et le monde en général.
Confrontée aux perturbations extérieures des Etats-Unis, la Chine, qui n'exagère jamais pour aggraver la situation, se consacre à la mise en œuvre de politiques établies avec calme, comme l'expansion de l'ouverture, l'avancement de la réforme, l'optimisation de l'environnement des affaires et la diversification du marché d'outre-mer, avec une bonne intention de poursuivre une croissance inclusive et une prospérité partagée avec d'autres pays.
Dans ce contexte, davantage d'entreprises chinoises se renforcent par patriotisme mais également en raison d'un jugement rationnel selon lequel une friction commerciale peut s'avérer être une bénédiction.
En vérité, il n'y a rien à craindre. Les Chinois ont désormais une raison de faire mieux dans les circonstances actuelles : innovations techniques, mises à niveau industrielles, établissement de chaînes d'approvisionnement concurrentielles à l'échelle mondiale, meilleurs services d'éducation et de santé, environnement d'affaires plus favorable aux investisseurs, allocation plus efficace des ressources, ouverture plus large, réforme pour l'amélioration du bien-être de la population.
Cette confiance est justifiée, car les indicateurs économiques révèlent l'endurance de l'économie chinoise. La structure commerciale du pays, par exemple, continue de s'optimiser avec un volume du commerce extérieur s'élevant à 14.670 milliards de yuans (2.140 milliards de dollars) durant le premier semestre 2019, en hausse de 3,9% en glissement annuel.
