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Gagnant-gagnant ! La fin du différend commercial Chine-UE sur la volaille

French.china.org.cn | Mis à jour le 24. 07. 2019 | Mots clés : Chine-UE,différend commercial,volaille

WU LI*

L’opportunité a finalement ouvert une porte.

Fin mai, Hu Kui, directeur général adjoint de la société Henan Huaying Agricultural Development Co., Ltd, était fort occupé à répondre aux questions des clients de l’UE. En effet, les consultations se sont multipliées dernièrement et il envisage d’exporter davantage de viande de canard de haute qualité vers le marché de l’UE. L’année 2019 annonce de belles perspectives.

Pourtant, durant des décennies, du fait des quotas déraisonnables fixés par l’UE, les entreprises chinoises exportatrices de viande de volaille se heurtaient à des obstacles paralysants, partant avec un handicap par rapport aux autres pays. L’exportation de viande de volaille présentait des distorsions. Il y a trois mois, l’UE a officiellement établi un quota spécifique pour la Chine, ce qui ouvre de nouvelles opportunités aux entreprises chinoises concernées.

Distorsions du marché

Cette histoire a duré une décennie.

Selon Yu Lu, vice-présidente de la Chambre de commerce d’importation et exportation de produits alimentaires, produits du pays et sous-produits animaux, en 2006, l’UE a commencé à fixer des quotas aux importations de viande de volaille, avant de les réviser en 2009. Mais à l’époque, la Chine, qui exportait plus de 10 000 tonnes de viande de canard vers l’UE par an, n’a pas obtenu un quota spécifique à son pays. Elle ne pouvait ainsi partager qu’un volume de 220 tonnes de viande de canard avec tous les autres pays sans quota spécifique.

Outre le canard, la Chine ne pouvait partager que 11 000 tonnes, environ 4 % du quota applicable à la filière avicole pour tous les pays. Le surplus était soumis à des droits de douane élevés. À cause de cette règle, l’exportation chinoise de viande de volaille vers l’UE a considérablement baissé.

Comme tout le monde le sait, dans l’Antiquité, la Chine s’est développée en grande partie autour de l’élevage de six animaux : cochon, bœuf, mouton, cheval, poulet et chien. Après la réforme et l’ouverture, elle est rapidement devenue le deuxième pays producteur au monde de viande de volaille.

« L’UE est un énorme marché pour la filière avicole, mais son système strict de quotas a étouffé l’exportation des entreprises chinoises, tout en créant des distorsions. De plus, nous manquions d’occasions d’utiliser pleinement les équipements avancés que nous avions importés de l’étranger », déclare Li Chengzhu, directeur commercial de la société Shandong Fengxiang Food Development Co., Ltd.

« À première vue, ces restrictions par quotas semblent contraignantes uniquement pour les entreprises avicoles chinoises, mais en réalité, cette démarche porte également atteinte au marché de l’UE », souligne Hu Kui. En effet, comme il l’a expliqué, la viande de canard cuite commercialisée sur le marché de l’UE vient principalement d’Europe, de Thaïlande et de Chine. Néanmoins, l’approvisionnement européen est limité par les coûts importants de la main-d’œuvre, tandis que l’approvisionnement thaïlandais est restreint par un prix élevé, puisque seule une usine thaïlandaise est certifiée par l’UE. Quant à l’approvisionnement chinois, avec une production stable et un prix abordable, garantissant des conditions d’élevage adaptées et un risque faible d’épidémies, il est en adéquation avec les besoins du marché de l’UE.

Le système inéquitable des quotas a provoqué des distorsions sur le marché. D’après Yu Mingfu, directeur général adjoint de la société Shandong Weifang Legang Food Co., Ltd, ces dernières années, la concurrence entre les exportateurs de viande de volaille vers l’UE s’est intensifiée, ce qui a entraîné la baisse continue du prix de vente. Cette évolution s’explique par le fait que le nombre d’entreprises impliquées a augmenté, tandis que les quotas de l’UE sont restés faibles. « Aussi bien les entreprises chinoises que les industries connexes dans l’UE pâtissent de ces distorsions du marché. »

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Source:La Chine au Présent