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Après la rencontre à Beijing entre Maurice Gourdault-Montagne, ambassadeur de France en Chine, et Zhang Mao, chef de l'Administration d'État pour l'industrie et le commerce, à la fin du mois de février dernier, c'est au tour de Richard Yung, sénateur et président du Comité national anti-contrefaçon (CNAC), de venir en Chine avec une délégation d'experts pour tenter de développer des échanges avec les autorités chinoises dans le domaine de la lutte contre la contrefaçon.
Lors d'une conférence de presse le 2 juin à Beijing, Richard Yung a rappelé l'influence négative de la vente de produits contrefaits sur Internet. D'une part, pour les consommateurs individuels, ces produits peuvent constituer une menace pour la santé et la sécurité, par exemple s'ils achètent sans le savoir des médicaments ou des produits cosmétiques de mauvaise qualité. D'autre part, les produits contrefaits nuisent à la réputation des marques copiées. « La contrefaçon, c'est comme le trafic de drogue, les pertes causées par ce marché sont incalculables », a-t-il ajouté.
En effet, selon Jean-Baptiste Barbier, conseiller régional chargé de la propriété intellectuelle à l'ambassade de France en Chine, depuis un an, les autorités françaises en Chine s'efforcent de faciliter un dialogue direct et concret entre Alibaba (ainsi que JD.com et Tencent) et un groupe d'entreprises françaises, afin de tester des mécanismes proactifs et préventifs de détection des contrefaçons sur Internet. Cette visite en Chine vise d'abord à promouvoir l'expérience française auprès des administrations chinoises susceptibles d'encourager la mise en œuvre de solutions concrètes de détection des contrefaçons, et aussi à évaluer l'efficacité de l'usage de « filtres » en Chine.
Ce mécanisme de détection technique (filtres) basé sur des informations fournies par les titulaires de droits de propriété intellectuelle (DPI) a été mis en place par les plateformes de commerce en ligne. A l'aide de mots-clés, les produits contrefaits sur Internet pourraient être identifiés avant leur mise en ligne, et les sources de l'offre seraient ainsi identifiées. Il s'agit d'une « solution légère » très efficace, préventive et facile à exécuter.
Cependant, d'après le sénateur Richard Yung, les résultats de l'expérimentation du projet pilote pendant ces derniers 18 mois en Chine s'avèrent modestes, à cause de l'attitude relativement laxiste de certaines plateformes de vente chinoises dans le domaine de la lutte contre la contrefaçon, qui craignent un investissement trop important en argent et en temps. En revanche, Richard Yung a également affirmé que les autorités chinoises étaient en train d'étudier le projet proposé par la partie française, et qu'il leur fallait du temps pour adapter ce système à la Chine. Il a finalement estimé que la lutte contre la contrefaçon était une cause à long terme qui nécessite que la Chine et la France coopèrent.
Source: french.china.org.cn |
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