Le Premier ministre chinois Li Keqiang a indiqué le 5 mai dans son discours prononcé au siège de l'Union africaine, que l'Afrique représentait un pôle de croissance mondiale et que la Chine souhaitait joindre ses efforts à ceux des pays africains pour donner un nouvel élan à la coopération bilatérale, par le biais de six grands programmes.

« Nous devons transformer le train de notre coopération en TGV », a expliqué de manière imagée Li Keqiang lors d'une conférence de presse avec son homologue éthiopien avant sa prise de parole devant l'Union africaine, précisant que la voie d'un développement accéléré des relations sino-éthiopiennes et sino-africaines était déjà pavée.

Selon Wei Jianguo, vice-président du Centre des échanges économiques internationaux de Chine, les six grands programmes de la relation sino-africaine couvriront l'industrie, les finances, la lutte contre la pauvreté, la protection environnementale, la culture et la sécurité publique.

Le Premier ministre s'est aussi félicité des progrès économiques de l'Afrique depuis le début du 21e siècle, avec une croissance annuelle moyenne de plus de 5%, une des plus rapides du monde. L'Afrique est largement reconnue comme un des plus importants marchés émergents du monde, alors que la Chine a été le premier partenaire commercial de l'Afrique au cours de ces cinq dernières années.

Pourtant, Wang Cheng'an, directeur adjoint de la Société chinoise pour les études de l'OMC, estime qu'il existe en réalité un espace important pour le développement de la coopération sino-africaine. Par exemple, la valeur du commerce sino-africain a atteint 210,2 milliards de dollars en 2013, ce qui ne représente que 5% de la valeur totale du commerce extérieur de la Chine (4000 milliards de dollars). De même, la part des investissements directs de la Chine en Afrique est aussi très faible dans l'ensemble de ses IDE.

A cet égard, Li Keqiang met l'accent sur l'amélioration de la qualité et l'augmentation du volume des échanges commerciaux entre la Chine et l'Afrique, avec pour objectif que le commerce sino-africain franchisse le seuil des 400 milliards de dollars et que les investissements directs en Afrique dépassent la barre des 100 milliards de dollars d'ici 2020.

La Chine va aussi augmenter de 10 milliards de dollars la ligne de crédit accordée aux pays africains, afin de la porter à 30 milliards de dollars. Par ailleurs, la Chine va injecter 2 milliards de dollars supplémentaires dans le Fonds de développement Chine-Afrique, pour un montant total de 5 milliards de dollars. La Chine encourage également les règlements transfrontaliers libellés dans les devises locales, les échanges de devises (Swap) et la création de branches financières dans les pays partenaires.

Liu Hongwu, responsable des études africaines à l'Université normale du Zhejiang, estime qu'il est nécessaire de renforcer la capacité de gestion politique et économique des gouverneurs africains pour consolider la base de la coopération sur le long terme. Il convient pour ce faire d'approfondir la coopération et les échanges dans les domaines des services, de la culture et de l'éducation.

D'après Liu Hongwu, l'industrialisation et l'urbanisation africaines permettront d'accroître la demande de capitaux et de produits chinois. Il sera nécessaire d'accélérer le transfert de technologie et d'expérience en matière de gestion de la Chine vers les pays africains, afin de porter le commerce sino-africain à un nouvel échelon.