L'examen du programme politique de la nouvelle direction de la Chine s'accentue, car selon les principaux chefs de gouvernement et les économistes internationaux qui étaient présents au Forum économique mondial, la Chine devrait continuer à promouvoir des réformes structurelles pour réaliser un développement durable.
Zhang Xiaoqiang, directeur adjoint de la Commission nationale pour le développement et la réforme de Chine, a déclaré que le nouveau programme des dirigeants se concentrera davantage sur la transition vers l'efficacité et la qualité du modèle de croissance du pays.
« La nouvelle direction a souligné clairement que le développement de la Chine se concentrera sur l'efficacité et la qualité grâce à des réformes structurelles », a-t-il déclaré au cours d'un débat du Forum de Davos qui s'est conclu samedi.
« La Chine mettra davantage l'accent sur l'expansion de la demande intérieure et l'innovation en science et technologie pour assurer un développement durable », a-t-il dit.
Mais ce programme politique axé sur l'intérieur ne signifie pas que la Chine va fermer son marché, a-t-il mentionné, en notant que la Chine va continuer de s'ouvrir aux entreprises internationales.
Gorden Brown, ancien premier ministre britannique, a indiqué que la nouvelle direction de la Chine devrait reconnaître la convergence d'intérêts de ses partenaires internationaux.
« Alors que la réforme est nécessaire pour améliorer l'éducation, les systèmes urbains, le marché du travail et les conditions environnementales, reconnaître l'interdépendance est très importante, et elle exige plus de coopération internationale que jamais », a-t-il indiqué.
Fan Gang, directeur de l'Institut national de recherche économique de la Fondation pour la réforme de Chine, a dit que la nouvelle direction devrait « envisager sérieusement » de mettre en place un organisme global pour concevoir le programme de réforme de la Chine afin de redéfinir les frontières du gouvernement.
« Ce n'est qu'en effectuant une réforme décisive et en définissant clairement le rôle du gouvernement que la Chine pourra alléger les difficultés au pays », a déclaré M. Fan.
La recette de ce dernier a été présentée au moment où les participants de Davos ont montré un vif intérêt envers la nouvelle direction qui a été élue en novembre lors du XVIIIe congrès national du Parti communiste chinois. Les délégués ont déclaré avoir appris beaucoup sur les personnalités des nouveaux dirigeants, y compris Xi Jinping et Li Keqiang, grâce aux nombreux reportages des médias, et ceux-ci sont encourageants.
Selon M. Fan, la nouvelle direction a jusqu'à maintenant montré sa détermination à lutter contre la corruption et à prôner la réforme.
« Mais le nouveau programme politique a besoin de temps pour prendre forme, et je pense qu'en mars, quand le nouveau gouvernement sera formé, davantage de politiques économiques et sociales seront présentées. »
M. Fan a affirmé qu'il est crucial de mettre en place un organisme global pour coordonner le programme de réforme; celui-ci est maintenant appliqué principalement par la Commission nationale pour le développement et la réforme. Il y a près de 10 ans, la Chine avait une agence d'échelon ministériel qui était sous la supervision directe du gouvernement central, et celle-ci concevait et mettait en application la feuille de route et le programme de réforme.
Toujours selon M. Fan, le gouvernement chinois devrait d'abord effectuer sa propre réforme en réduisant les approbations administratives, ses interventions dans la fixation des prix et ses activités économiques. « Il devrait trouver le rôle qui lui convient pour maintenir une croissance économique sans à-coup et offrir des biens publics et le bien-être social dans une économie de marché. »
Anil Gupta, professeur de stratégie et d'entrepreneuriat à l'Université du Maryland des États-Unis, a déclaré que la nouvelle direction de la Chine avait fait preuve de beaucoup de confiance, ce qui est un très bon point de départ.
« Par exemple, Xi Jinping est très sûr de soi, résolu et direct », a indiqué M. Gupta. « Comme sa communication est claire, il est plus facile d'interpréter ce qu'il a dit et de croire qu'il pense ce qu'il dit. » |