Guo Pei a conçu et fabriqué personnellement des tenues de cérémonie pour la remise des prix aux JO de Beijing.
Transmettre de la beauté
Après les Jeux olympiques de Beijing, l’activité de Guo Pei était en plein expansion. La fille d’un magnat arabe du pétrole est venue spécialement à Beijing lui demander de concevoir sa robe de mariée ; Son Altesse Royale le prince Joachim et la princesse de Danemark, lors de leur visite en Chine, ont été attirés au musée du qipao (robe fendue sur les côtés) par la réputation de Guo Pei et lui en ont commandé un ; Lady Gaga a emprunté des vêtements à Guo Pei pour un concert à Las Vegas.
« Après les JO de 2008, l’environnement a changé sur le plan international comme national. Les étrangers sont plus intéressés par la Chine et sont avides de la connaître. De plus en plus d’éléments chinois font leur apparition dans les défilés internationaux. Les Chinois commencent à attacher plus d’importance au rayonnement de la culture traditionnelle et souhaitent mettre en évidence les caractéristiques chinoises. Ce changement élargit ma vision créatrice. »
À cette époque, Guo Pei a rencontré par hasard une mère arrivée à Beijing avec la robe de mariée qu’elle avait portée il y a cinquante ans. Elle voulait que la robe soit modifiée pour que sa belle-fille la porte à son tour lors de son mariage. « Quand elle a sorti le qipao de la boîte, j’ai été vraiment émue. Malgré les cinquante ans écoulés, la robe restait éblouissante. J’ai vu immédiatement qu’il s’agissait d’une broderie de Chaozhou. Je ne connaissais pas cette technique, mais je l’aime tellement. »
Guo Pei a fabriqué à titre d’essai une nouvelle robe en trois mois, tout en apprenant cette technique de broderie. Puis, elle a consacré deux mois à ajuster la robe de la mère. « J’ai alors appris que cette robe de mariée avait été portée par chaque mariée de son clan. Sa signification véritable tient à cette transmission familiale. »
À l’étranger, beaucoup de mariées portent lors de la cérémonie de mariage une robe transmise dans leur famille depuis un siècle, mais c’est rare en Chine.
Après avoir travaillé à cette robe, Guo Pei a dit à ses assistants : « Nous devons faire des vêtements qui aient ce genre de signification. Je veux fabriquer des robes si magnifiques qu’elles puissent impressionner les futures mariées chinoises. Que les détails parfaits de chaque vêtement leur fassent apprécier l’amour, la beauté et la transmission ».
C’est ainsi que le défilé « Les mariées chinoises et l’histoire du dragon » a vu le jour, après une préparation minutieuse de trois ans. « Le dragon et le phénix incarnent les bons sentiments des Chinois et leurs attentes pour une vie meilleure. Le beau est toujours au cœur de mon travail », dit Guo Pei.
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