Malgré une reprise de 0,2% au 3e semestre cette année, l'économie française reste « malade » avec des perspectives de développement inquiétantes et un gouvernement sous le feu des critiques pour ses « remèdes » donnés à cet égard. Le 19 novembre au soir, l'agence de notation Moody's Investors Service a dégradé la note de crédit de la France de Aaa à Aa1, ce qui est considéré d'une manière générale comme une sonnette d'alarme donnée du marché: l'économie française a besoin immédiatement d'une « importante intervention chirurgicale » si le pays veut reprendre un développement durable et sain.
Moody's a souligné deux problèmes endémiques de l'économie française. Primo, l'économie française, confrontée à des difficultés structurelles prolongées, perd petit à petit de sa compétitivité sur le plan international, ce qui a entraîné la stagnation du marché de la main-d'œuvre, des marchandises et des services. Les mesures de réforme adoptées par le gouvernement français actuel s'avèrent insuffisantes pour permettre de rétablir la compétitivité du pays, et des mesures similaires se sont montrées peu efficaces dans le passé. Secundo, la France est grandement exposée aux risques de la crise de la dette souveraine européenne, ses obligations de sauvetage à l'extérieur ne cessent de s'accroître, ce qui affaiblira encore davantage sa capacité à faire face à la crise en cas de croissance ralentie de l'économie et d'aggravation des risques.
L'alarme de Moody's est beaucoup moins « explosive » que celle donnée par The Economist dans son dernier numéro. Dans un article référencé sur la couverture de l'hebdomadaire britannique publié le 17 dernier, la France est désignée comme « une bombe à retardement posée au cœur de l'Europe ». Toujours selon cet hebdomadaire, l'économie française est en stagnation, avec un taux de chômage élevé, un déficit commercial énorme et des conditions peu favorables au fonctionnement des entreprises. Le gouvernement français actuel a pris trop tard des mesures qui, de plus, s'avèrent peu énergiques. La France pourrait devenir le plus grand danger pour la monnaie unique européenne, et la crise éclaterait dès l'année prochaine.
La situation économique européenne s'annoncera encore plus difficile l'année prochaine, selon des prévisions de nombreux économistes. La dégradation par Moody's a sans aucun doute sonné l'alarme pour le gouvernement français: il n'est pas exclu que l'économie française soit la prochaine cible de la crise de la dette souveraine européenne, qui ne cesse de s'aggraver, dès lors que la situation s'annonce critique l'année prochaine et si le gouvernement français fait le moindre faux pas dans ses efforts de réduction du déficit. |