Suggestions sur le développement de l'environnement de l'économie de marché en Chine
Après 30 ans de réforme et d'ouverture, la Chine s'efforce toujours de construire un état de droit et de perfectionner l'économie de marché afin de fournir aux entreprises un environnement caractérisé par une concurrence loyale. Actuellement, on envisage que ce soit un long chemin à parcourir. La Chine est une société où l'on prête attention plutôt aux sentiments humains, et la conscience en matière de droit n'a pas gagné le cœur de la population. Cela pourrait être lié à l'histoire et à la tradition de la Chine.
Mme Li souligne encore que la Chine a appris beaucoup de choses dans les domaines de l'édification des systèmes, de l'économie de marché et de l'état de droit auprès de l'Occident. Mais le résultat n'est pas tel qu'on le pense. Ce problème est à l'origine de la différence environnementale et culturelle.
Dans la société occidentale, la législation est perfectionnée. Elle a atteint sa maturité et possède une force contraignante puissante. Le gouvernement, l'entreprise et l'individu ont une conduite normalisée, et chacun s'occupe de ses affaires. Ils savent quelle limite ne peut être franchie, et sont conscients qu'une infraction coûtera très cher. Mais à l'intérieur des bornes fixées, ils jouissent d'une liberté sur laquelle personne ne peut intervenir.
La culture chinoise préconise, depuis l'antiquité, la gouvernance par la vertu et la loyauté, et estime que la loi doit entendre raison. La loi doit en d'autres termes être souple et discutable. Elle s'appuie sur la moralité et néglige sa force contraignante. La recherche excessive des changements, ainsi que le non-respect de la loi et son application non vigoureuse ont aidé les personnes avides de gain à se lancer dans la spéculation. De ce fait, notre société devra passer de la gouvernance du pays par la volonté de la minorité, à la gouvernance en vertu de la loi.
Li Huiying estime que l'énergie de l'entreprise est plus grande que celle d'un individu et qu'elle cause plus de nuisances à la société. C'est pourquoi, en Europe et aux États-Unis, la punition pour l'entreprise est beaucoup plus sévère que pour l'individu. Mais dans notre pays, c'est le contraire. Sous prétexte de stabiliser le marché et de maintenir la croissance économique, on traite ce problème souvent de façon souple. Les autorités locales cherchent toujours à protéger les grandes entreprises influentes et leur infligent une amende légère. Cela ne peut correspondre à un châtiment exemplaire. Tolérer le mal, c'est l'encourager. Résultat, l'ordre du marché et de la société est rompu, ce qui est n'est pas bénéfique au développement durable.
Li Huiying résume la situation ainsi, les multinationales implantées en Chine connaissent bien la réalité de la Chine. Sous l'impulsion des profits, elles cèdent. C'est la nature du capital qui est déterminante. L'environnement de la Chine est peut-être susceptible de causer des infractions, et les punitions légères peuvent encourager la multiplication des délits. Ce phénomène mérite réflexion et nous rappelle que nous devons continuer à avancer sur la voie de la réforme.
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