« Explosion nucléaire diplomatique »

Le 27 janvier 1964, les gouvernements chinois et français déclarent l'établissement de leurs relations diplomatiques au rang des ambassadeurs. Cet évènement est qualifié par certains médias occidentaux d'« explosion nucléaire diplomatique ». Il fait sensation dans l'arène internationale et constitue un élément admirable dans l'histoire contemporaine des relations internationales, ainsi qu'une réussite grandiose de notre diplomatie depuis l'avènement de la nouvelle Chine en 1949.

Le général de Gaulle respecte ses engagements et agit en vertu de l'accord en trois points. Il souligne au Premier ministre Georges Pompidou et au ministre français des Affaires étrangères Maurice Couve de Murville que du point de vue du droit international, il n'y a qu'une seule Chine. La France a lieu de ne pas reconnaître le statut diplomatique de la représentation de Taipei et de lui faire part de ce point dans les meilleurs délais.

Le 10 février, le gouvernement français informe officiellement le « délégué diplomatique » de Taiwan à Paris que dès l'arrivée à Paris des diplomates de Beijing, la mission de Taiwan perdra sa raison d'être. Le même jour, bien que les États-Unis aient demandé à Chiang Kai-chek de ne pas rompre de sa propre initiative ses relations avec la France, les autorités taïwanaises sont contraintes de le faire et de retirer leur mission et personnel diplomatiques. Pour sa part, la France annonce le retrait de sa mission et ses diplomates de Taiwan.

Le 27 mai et le 2 juin 1964, on voit arriver respectivement à Beijing et à Paris les premiers ambassadeurs M. Lucien Peye et le général Huang Zhen. Ainsi prend fin avec succès le processus d'établissement de rapports au niveau des ambassadeurs entre nos deux pays.

Traduit d'un article écrit par Zhang Xichang, ancien conseiller politique à l'Ambassade de la République populaire de Chine en France.