Accord tacite en trois points dicté par le Premier ministre Zhou

À l'époque, le président Mao séjourne à Shanghai. Le Premier ministre et le vice-Premier ministre Chen Yi sont déjà sur place. Après avoir discuté avec d'autres dirigeants dont Liu Shaoqi, Deng Xiaoping, Zhou Enlai et Chen Yi, le président Mao écrit une directive approuvant le projet de « l'établissement direct des relations diplomatiques » : « Faites comme ce qui est proposé ».

J'accompagne M. Faure à Shanghai. Il a le moral bas tout au long du voyage. Il parle peu alors qu'il est un beau causeur en temps normal. Peu de temps après notre arrivée à Shanghai, je suis convoqué par le Premier ministre Zhou dans son bureau. Il dicte les trois points de l'accord tacite, que je note et traduis en français, puis transmets à Faure.

Une fois qu'il a lu la traduction, M. Faure ne semble plus contrarié, trouvant le projet raisonnable et acceptable. Ensuite, le Premier ministre Zhou et Faure travaillent longtemps, plus particulièrement sur le libellé des trois points de l'accord tacite pour parvenir finalement au consensus dont le contenu essentiel est que la France reconnaît le gouvernement de la République populaire de Chine « en tant que seul gouvernement légal représentant tout le peuple chinois » ; la France soutient la République populaire de Chine à recouvrer ses droits légitimes et sa place au sein des Nations Unies ; après avoir rompu avec Taiwan, la France retirera sa mission et ses diplomates de Taiwan.

L'accord exprime bien les principes auxquels le gouvernement chinois s'en tient pour nouer ses relations diplomatiques avec un pays étranger, et aussi les engagements correspondants que le gouvernement français doit honorer pour établir ces relations. Cela forme la base et le noyau de l'accord sur l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France.

Le président Mao reçoit le couple Faure le 2 novembre, marquant le couronnement des pourparlers sur l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France.