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Le tourisme rural en France

French.china.org.cn | Mis à jour le 09. 10. 2013 | Mots clés : Le tourisme rural en France

Les voyageurs posent avec le propriétaire des chambres d’hôtes, dans la vallée de la Loire

 

En France comme en Chine, le XXe siècle a été marqué par l’exode rural, les paysans migrant vers les villes à la recherche de travail et de meilleures conditions de vie. Mais ces dernières années, c’est le phénomène inverse qui s’observe : les citadins partent en vacances à la campagne !

Dans les sociétés contemporaines, que ce soit en France ou en Chine, les activités économiques et culturelles se concentrent dans les villes. Cette dynamique urbaine s’est observée en France principalement après la Seconde Guerre mondiale, et en Chine depuis la politique de la réforme et de l’ouverture, engagée à la fin des années 1970. Cette tendance n’a par la suite cessé de s’accélérer, creusant un fossé toujours plus large entre les villes et les campagnes. Mais il semble qu’à un moment donné, au regard des différentes prestations de services offertes dans le cadre du tourisme rural, villes et campagnes, au lieu de s’opposer, ont commencé à se compléter.

En France, l’urbanisation a pris un essor fulgurant suite à la Seconde Guerre mondiale, pendant la période de reconstruction. Les disparités villes-campagnes se sont alors considérablement accentuées. La population quittait les villages pour les grandes agglomérations, attirée par les opportunités d’emploi, le confort et le bouillonnement culturel : ce fut l’exode rural le plus extraordinaire de l’histoire du pays. La Creuse, un département dans la région du Limousin, a ainsi perdu 80 % de ses habitants entre 1900 et 2000. Selon les chiffres de l’Insee, cet exode rural a pris fin vers 1975, peu après la politique de remembrement initiée en 1965, pour laisser place à des migrations villes-campagnes équilibrées, voire à tendance inverse depuis les années 1990, phénomène qui a pris le nom de « rurbanisation ». En Chine, l’économie planifiée ainsi que la politique du hukou (système d’enregistrement des familles, qui limite par essence la libre circulation des personnes, notamment entre zones urbaines et zones rurales) ont efficacement maintenu la population dans les campagnes. Mais dès l’application de la politique de la réforme et de l’ouverture décidée en 1978, sous l’effet de la demande accrue en main-d’œuvre, d’abord dans les villes côtières pionnières, puis par la suite, dans d’autres agglomérations en pleine mutation, les vannes de migration vers les villes ont soudainement été ouvertes. Un exode rural sans précédent dans l’histoire de l’urbanisation chinoise s’est produit ainsi. Mais bien que la population citadine soit majoritairement issue des campagnes, les paysans peinent souvent à se faire accepter après leur migration, à cause des dichotomies économiques, culturelles et sociales qui persistent entre villes et campagnes. Une demande faible et l’absence de congés payés ont fait sombrer la campagne dans l’oubli. Ce n’est que dans les années 1990 qu’un intérêt collectif pour le tourisme rural est né au sein de la population citadine, engendrant la création de nombreux services connexes.

Il est frappant de voir à quel point la dernière vague d’urbanisation française et chinoise se ressemblent. Mais en France, l’agritourisme a suivi une forme et un modèle de développement stable et unique, se traduisant principalement par la construction de gîtes ruraux. Ce modèle relativement mature, ainsi que la manière dont l’État et les collectivités locales gèrent le tourisme vert, pourraient servir de sources d’inspiration à la Chine.

En Chine, les auberges qui reçoivent ces citadins en quête de nature sont principalement privées et servaient autrefois à loger les familles d’agriculteurs. Cependant, dès le milieu des années 1990, elles ont commencé à monter en gamme et à diversifier leurs services en proposant par exemple repas, jeux de société, activités de pêche, jeux vidéo, karaoké, cueillette de fruits et légumes, jardinage, voire pour certaines, centres d’expositions sur la culture régionale. Certaines collectivités locales s’en servent même comme salle de réunions officielle, dans l’objectif de réduire leurs dépenses publiques. Cependant, en Chine, la fonction principale de ces constructions se borne à la restauration ; d’autres modèles restent à développer. C’est pourquoi les Chinois, lorsqu’ils évoquent les auberges, parlent souvent de nourriture. Afin de normaliser l’agritourisme, des gouvernements locaux, celui de Beijing et de Xi’an notamment, ont promulgué des lois et règlements sur la gestion et l’évaluation de ces multiples établissements d’accueil pour le tourisme rural.

En France, le premier type de bâtiments pour l’hébergement touristique à avoir émergé dans les campagnes est le gîte. Durant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux logis ont été abandonnés dans les zones rurales. À partir de ces propriétés délaissées, une forme simple d’hôtellerie champêtre a vu le jour et a permis de faire revivre les campagnes. Ainsi, la demeure des grands-parents, perdue dans un village presque désert suite à l’exode rural, était souvent transformée en gîtes par les petits-enfants après le décès de leurs aïeux. Un gîte est généralement une maison indépendante située dans le même village que celle du propriétaire, souvent à proximité, et que ce dernier loue pour la semaine ou le week-end. Ce type d’hébergement comporte nécessairement salon, séjour, cuisine, salle de bains, chambre, ainsi qu’équipements de base comme un téléviseur, un réfrigérateur, le chauffage et la literie. Certains gîtes de luxe fournissent parfois l’accès à Internet sans fil. En bref, avec son prix abordable, le gîte rural est un choix judicieux pour la classe moyenne citadine désireuse de partir pour les vacances ou juste pour un week-end.

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Source: La Chine au Présent

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