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Le tourisme rural en France

French.china.org.cn | Mis à jour le 09. 10. 2013 | Mots clés : Le tourisme rural en France

Les chambres d’hôtes sont un autre modèle populaire de location en milieu rural. Elles font partie intégrante de la maison du propriétaire, et leur capacité d’accueil ne dépasse pas 5 chambres ou 15 hôtes. Le petit déjeuner est souvent compris dans le prix. L’habitant accueille les clients de manière conviviale, peut leur tenir compagnie au petit-déjeuner, et peut même leur préparer des dîners en famille, formule que l’on appelle communément « table d’hôtes ». Il existe également une forme particulière de chambre d’hôtes, et surtout de table d’hôtes, dénommée « ferme auberge », où le propriétaire est un agriculteur professionnel et propose aux voyageurs des produits frais de sa ferme.

Tout comme en Chine, le tourisme rural en France se limite essentiellement aux paysages bucoliques de la campagne et aux activités champêtres. Mais le gouvernement ou les collectivités locales aménagent de nombreuses infrastructures : routes, pistes cyclables, installations sportives, musées, etc.

En termes de superficie, la France ne représente qu’un dix-huitième de la Chine. Néanmoins, les activités rurales et les cultures locales y abondent tout autant. On peut citer en exemple les produits gastronomiques comme le cidre breton, les multiples fromages, les vins de différents crus, la liqueur de châtaigne du Limousin, le bœuf bourguignon, la fondue savoyarde, les truffes et le foie gras du Périgord ; pour les paysages, on peut penser à ceux des châteaux de la Loire, les pistes cyclables, les champs, les vignes, les forêts, les prés dans les campagnes ; quant aux loisirs, les randonnées pédestres, le vélo, l’alpinisme et le ski… Et cette liste est évidemment infinie. Tous ces éléments fondent une base solide au développement du tourisme rural. Mais à l’exception de l’hébergement et de la restauration, ces biens et loisirs sont généralement fournis séparément, par des acteurs variés du tourisme rural.

En France, les propriétaires de locations de vacances sont tenus de déclarer leurs activités auprès de la commune compétente, en remplissant un formulaire unique émis par le gouvernement. Selon la taille de la propriété et sa forme juridique, les bénéfices générés par la location sont soit soumis à l’impôt sur le revenu, ce qui permet d’éviter les démarches administratives compliquées, soit à l’impôt sur les sociétés, pour les biens meublés dépassant une certaine superficie définie par la loi. La plupart du temps, la mairie publie les coordonnées de ces établissements sur son site Internet, afin de faciliter les recherches des vacanciers et de promouvoir le tourisme dans la région.

Les locations saisonnières sont libres de fixer leurs tarifs, et la qualité de leurs services n’est pas contrôlée par des organisations étatiques mais indépendantes, lesquelles sont supervisées par le ministère de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme. Parmi les organismes de certification, le plus connu est Gîtes de France, qui accrédite les gîtes ; Bienvenue à la ferme se charge des fermes auberges en particulier ; Accueil paysan s’intéresse exclusivement aux établissements détenus par des agriculteurs de profession ; et les chambres d’hôtes n’ont quant à elles pas besoin d’être accréditées. Souvent constitués sous la forme d’associations, de chambres de commerce ou de syndicats professionnels, ces organismes fournissent des services d’évaluation, de conseils et de publicité aux établissements et leur sont donc souvent d’une aide précieuse.

En France, le tourisme rural a permis de contenir la fuite des paysans et a contribué au développement des campagnes. Aujourd’hui, ce phénomène séduit 30 % des vacanciers et représente 20 % de la consommation touristique nationale. La FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) prévoit que dans un avenir proche, 25 % des revenus totaux des agriculteurs proviendront du tourisme. Bien qu’il soit encore balbutiant en Chine, le tourisme vert suit une croissance intensive, signe du dynamisme du marché des capitaux, mais aussi d’une faiblesse de régulation par l’administration publique. Quoi qu’il en soit, durant cette phase d’exploration, l’agritourisme chinois ne devrait pas hésiter à s’inspirer de l’expérience dont fait preuve le marché français mature. Cette nouvelle tendance contribuera certainement à dynamiser l’économie rurale et à équilibrer le niveau de développement entre les villes et les campagnes du pays.

* Ecrit par ZHONG JUN, professeur à l’Institut d’études politiques de Paris et à l’Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO).

 

 

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Source: La Chine au Présent

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