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Par Lisa Carducci
Je reviens du Brésil, où, pour la deuxième fois, j’ai été invitée par l’Alliance française à faire connaitre mon œuvre littéraire et à donner une conférence-atelier sur l’art de la traduction. La ville de João Pessoa, où j’ai passé deux semaines en juin, est surnommée la « Paris brésilienne » pour son abondance de verdure.
Dans toutes les villes que j’ai visitées – Brasilia, Sao Paulo, Rio de Janeiro et João Pessoa, j’ai demandé à visiter le quartier chinois. Mais on me répondait toujours qu’il n’en existait pas, contrairement aux métropoles mondiales comme New York, Paris, Londres ou Montréal. J’ai donc cherché sur Internet pour apprendre que cela était vrai!
En réalité, les Chinois sont peu nombreux au Brésil, et il n'existe pas de « communauté chinoise » à proprement parler dans le pays. Les premiers Chinois seraient arrivés au début du XIXesiècle. Une centaine d’agriculteurs chinois seraient arrivés à Rio en 1812, ramenés de la colonie portugaise de Macao par le comte de Linhares, dans le but de tester la réactivité du sol brésilien à la culture du thé. Ces agriculteurs avaient été choisis pour leur grande expérience en la matière; d'autres arrivèrent plus tard afin de s'occuper des cultures et des récoltes.
Les plantations de thé à Rio devinrent vite une source de prospérité, et l’on vendait une grande partie de la récolte en Europe.
Puis, en 1856, le Jardin botanique de Rio a été relié à Alto da Boa Vista par une route, et l’organisation et l’entretien ont été confiés à l'amiral Thomas Cochrane. Les travailleurs chinois de Macao qui avaient été engagés pour développer la culture du riz au Brésil, mais n’ayant démontré aucune compétence en agriculture, furent donc ensuite employés pour construire des routes.
À Rio de Janeiro se trouve un pavillon de bois, rond, de style chinois, qui permet d’admirer le paysage tout autour. Son nom en portugais est Vista Chinesa (Vue chinoise). C’est la seule construction d’inspiration chinoise de la ville, m’a-t-on dit. Ce « monument » avait été commandé à l’architecte Luis Rei en 1903 par le maire Pereira Passos, au bord de la route construite par les Chinois, pour leur rendre hommage.
Le pavillon « Vista Chinesa »
Aujourd’hui, les rares immigrés chinois au Brésil s’occupent surtout de commerce. Ceux que j’ai rencontrés sont des descendants d’immigrés et ils ont abandonné leur culture chinoise. Quoique, au festival de Rio il y a quelques années, j’avais remarqué des dragons chinois dans le défilé du Carnaval de Rio!
Source:french.china.org.cn |