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par Lisa Carducci
Je ne peux qu’associer le nom de l’impératrice douairière Cixi à la porcelaine chinoise.
Cixiétait une femme de gout. Elle fit créer de riches pièces de porcelaine pour le mariage de son fils en 1872. La couleur jaune était alors réservée à la famille impériale, tant pour les vêtements que pour les autres objets. Par ailleurs, le motif de chauvesouris symbolise le bonheur par homonymie de son nom chinois.
Puis,Cixi demanda des pièces pourpre, vert turquoise, qu’elle fit orner de lotus, de fleurs de prunier, d’orchidées, pour célébrer son propre anniversaire ou d’autres occasions. Elle créait les modèles qu’elle donnait à fabriquer aux fours impériaux. Pour satisfaire ses ambitions, Cixi aurait puisé des millions dans les coffres de l’État.
Bol turquoise orné de fleurs et d’oiseaux
Aujourd’hui, on peut admirer au musée de la Capitale des centaines de pièces de porcelaine de Cixi, dont un crachoir de 12 cm décoré de papillons, etun petit pot à fleurs orné d’oiseaux en brun ambré.
Les fours impériaux de Jingdezhen (au Jiangxi, capitale mondiale de la porcelaine) n’arrivaient pas à fournir vu la quantité à produire et le manque d’artisans.
La porcelaine descend, peut-on dire, de la glaise, de la terracotta, un des plus anciens matériaux malléables de l’humanité. Elle est, en fait, une terre raffinée de qualité supérieure.
Déjà sous la dynastie des Yuan, les premières porcelaines « bleu et blanc », trouvées dans des tombes datant de 1319 à 1336, venaient pour la plupart de Jingdezhen.
L’histoire de la porcelaine chinoise est aussi liée à celle de l’Europe. En Occident comme en Orient, on expérimentait diverses terres (molles, dures à base de kaolin) ; par ailleurs, le commerce de la Compagnie des Indes avec le Céleste Empirepermit des échanges de formes et de techniques,et l’influence s’exerça dans les deux directions. C’est pourquoi en Angleterre la porcelaine s’appelle-t-elle Chinaware. Il aura fallu quatre siècles à l’Occident pour percer le secret de la porcelaine chinoise, et ainsi naquit la porcelaine de Limoges.
Il existe une terre rouge si dure qu’une théière qui en est fabriquée peut être lancée par terre sans se briser. On trouve cette terre dans de rares endroits.Je venais d’acheter une théière avec six gobelets quand, une fois dans la rue, la boite se rompit et tout son contenu se répandit sur le sol. Mais le choc ne produisit aucune fracture, et je possède encore toutes les pièces intactes.
Jingdezhen fabrique aujourd’hui des pièces d’une grande variété. Prenons par exemple cette pusa Guanyin d’un blanc éclatant, translucide. Il s’agit d’un objet intéressant, car on peut remplir la statue d’eau filtrée ou de parfum; on la retourne jusqu’à ce que l’eau soit passée dans la partie supérieure, puis on la remet sur pied. Alors, le liquides’écoule goutte à goutte de la gourde que Guanyin tient à la main. Je l’ai achetée dans un petit marché de banlieue de Jingdezhen. Après une journée entière de marchandage, je l’ai obtenue au dixième du prix demandé, au moment où les vendeurs pliaient bagage pour rentrer.
Je possède également un petit vase de fantaisie en porcelaine blanche de Dehua, que j’ai déniché dans un marché d’antiquités. Il date de la fin des Ming.
Source:french.china.org.cn |