Un voyage dans mon quartier

3. Le voisinage

Notre quartier, dans l'arrondissement Chaoyang, est un des mieux équipés, à mon avis. J'y trouve tout ce dont j'ai besoin à une distance « marchable », c'est-à-dire à moins de 4 km. Comme je ne suis pas sportive, il me faut des motifs de marche, et je suis bien servie ici.

C'est aussi un quartier où la livraison expresse à domicile fonctionne à plein rythme, maintenant que la Poste est devenue désuète.

Chercher l'ombre

La marche me permet aussi de rencontrer les habitants du quartier face à face. On me regarde parce que je suis étrangère, je souris et salue, et voilà la conversation engagée. Souvent, on m'appelle « Béthune » parce que je viens du Canada.

Il m'arrive de m'assoir sur les bancs publics avec des personnes âgées ou à côté de personnes en fauteuil roulant. Je pose des questions sur le fonctionnement des soins, les dépenses encourues par l'État ou par le particulier, et souvent ces gens sont intéressés à savoir comment les choses fonctionnent au Canada. Ces échanges spontanés sont très enrichissants. J'ai même appris des points de tricot, et enseigné une recette de biscuits que je venais de faire et que j'avais offerts.

Bref, je vis à Beijing depuis plus de 25 ans, et je n'ai pas encore décidé de la quitter. Maintenant que je fais de plus longs séjours au Canada chaque année, je vois mieux les avantages et désavantages de chacun de mes deux pays, et je ne suis pas prête à n'en choisir qu'un aux dépens de l'autre.