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par Lisa Carducci
L'ancienne petite ville de Zhongyuan a été entièrement reconstruite en 2013 par les habitants qui avaient émigré dans une vingtaine de pays. La rue principale est maintenant bordée de maisons à deux étages, toutes du même genre et pourtant toutes différentes avec leurs couleurs harmonieuses, et qui conservent un style de bord de mer australe. Dans ces anciennes maisons, on a ouvert des cafés qui sont en même temps des musées de meubles, livres, ustensiles de cuisine, outils de travail et vêtements anciens, recueillis de la population locale. On peut s'y détendre en causant et sirotant une boisson. J'ai fort apprécié de n'entendre nulle part de musique moderne tonitruante.
Un peu plus loin, sur la plage, de vieux bateaux de pêche pour toujours amarrés sont devenus des cafés ou restaurants, encore un lieu typique développé à partir des ressources offertes par la vie locale d'autrefois.
Le premier Forum de Bo'ao pour la Chine (BFA), en 2001, s'était alors tenu dans un centre de conférence sans prétention. Il faut voir ce qu'il en est advenu ! Depuis 2003, les 28 pays et entités membres se réunissent dans un nouveau centre attenant à un hôtel d'État de luxe. L'établissement attire des millions de touristes qui le visitent ou l'habitent, et fréquentent ses boutiques de luxe. Mais tout cela aide-t-il à améliorer la vie du peuple ? Je me suis posé la question bien des fois pendant ma semaine de visite, et j'ai conclu que « oui ».
L'architecte italo-canadien Ovidio Sbrissa, l'un des nôtres, faisait remarquer qu'une erreur souvent commise consiste à planifier « dans » la nature et non « avec » la nature. Il faut la respecter, la conserver, et créer un espace humain à partir de ses règles à elle.
Notre délégation comprenait du personnel de divers médias d'éducation du Québec et de l'Ontario ; des journalistes des domaines touristique et entrepreneurial, des écrivains, des représentants de Hainan, sa culture et son festival à Montréal ; leurs contreparties chinoises, particulièrement à Qionghai, où tout avait été admirablement préparé, écoutaient les présentations et recommandations, et manifestaient leur intérêt pour une collaboration chacun dans son domaine.
À Longshouyang se trouve un parc écologique de 10 000 mu. Des restaurants « Nongjia » (familles agricoles), financés par le gouvernement local mais administrés par ces mêmes fermiers qui produisent la viande, les œufs et les légumes, font la cuisine et servent les clients, ont permis aux habitants ruraux de s'enrichir non seulement sans quitter leur milieu et leur vie paysanne mais grâce à ces lieux et modes de vie. Deux fois par jour, nous avions au menu du poulet, du bœuf, du porc, du canard ou de l'oie, du mouton, du poisson, des crevettes et des crabes élevés en aquaculture. Ce sont aussi les fermiers locaux qui approvisionnent les hôtels cinq étoiles. À cela s'ajoutaient les petits déjeuners – chinois, continental et américain – des hôtels, sous forme de buffet. On comprendra que moi, qui ne mange habituellement pas de viande et ne prends qu'un petit déjeuner léger et un seul repas substantiel par jour, j'aie eu besoin de célébrer ma première journée autonome à la fin de notre périple officiel par un modeste bol de nouilles et des épinards.
Source: french.china.org.cn |
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