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Le Qinghai continue de me surprendre

Lisa Carducci

Francis, Florence et Rinchen Drolma au marché tibétain de Xining
Francis, Florence et Rinchen Drolma au marché tibétain de Xining

Ma sixième visite au Qinghai ne sera sans doute pas la dernière, car, lors de ma visite d'aout*, j'y ai fait des expériences enrichissantes. Je combinais deux buts : d'une part, faire connaitre à ma petite-fille Florence et son ami Francis venus du Canada la région tibétaine du Qinghai, où, depuis 2008, j'apporte un appui à des projets culturels et éducatifs, et, d'autre part, inspecter le travail accompli depuis ma dernière visite, tout en écoutant les rapports d'activité que j'exige toujours avant de subventionner un nouveau projet.

Dès notre arrivée à Xining, j'ai été frappée par le nombre de grands bâtiments de logements dont la construction est en phase terminale, et me suis réjouie de voir s'améliorer le bien-être du peuple. Florence, pour sa part, a fait la remarque : « Pas beaucoup d'originalité en architecture… »

Dans la capitale provinciale, j'ai eu le plaisir de revoir ma « deuxième fille tibétaine » qui venait justement de rentrer de son village natal pour entreprendre sa 4e année d'université.

Le lendemain, nous nous sommes rendus à Tongrenxian, appelé Repkong en tibétain, au sud-est de la province. Comme il pleuvait ce jour-là, nous n'avons pas pu jouir des plus beaux paysages du Huanghe, là où, contrairement à ce que son nom indique, le fleuve n'est pas jaune, mais offre une palette de bleus et de verts magnifiques.

Paysage du Huanghe sous la pluie
Paysage du Huanghe sous la pluie

La famille nous attendait pour déjeuner, mais avant de passer au copieux repas, on nous a offert du bon pain chaud tout juste sorti du four, avec du thé au lait, dans lequel fondait une généreuse masse de beurre de yak.

Les maisons des Tibétains sont généralement grandes, où que ce soit dans le pays. Comme c'était l'été, la pièce principale qui sert de cuisine et de salon l'hiver était fermée, et l'on séjournait maintenant dans le salon d'été, à l'ombre.

Quant aux chambres, il n'est aucun besoin de chauffer le kang (lit de briques sous lequel on brule de la paille), mais comme le décalage entre le jour et la nuit est remarquable à cette altitude de 2 480 m au-dessus du niveau de la mer, de chaudes couvertures nous attendaient, bien pliées sur le kang. Les nuits étaient d'une obscurité parfaite et d'un silence total.

Nous avons passé trois jours et demi dans le village de Jiangshenjia. Les jeunes ont escaladé la montagne jusqu'au sommet où se trouvent des pôles de bois enrubannés de drapeaux de prières multicolores, tandis que je cuisinais à la maison où je m'occupais de retourner, tous les quarts d'heure, les quelque 800 kilos de grains de blé mis à sécher sur le sol, et qui allaient donner après mouture environ 75 % de leur poids en farine.

 

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