Xining célèbre la fête du Printemps toute en couleurs
Devant la vitrine on peut observer les étapes de la préparation des niurou bing. Comment résister? (Photo de Lisa Carducci)
Une fois soulagée de mon inquiétude, je suis allée au marché tibétain de Xining dont le quart des stands seulement étaient ouverts vu la période festive. À quelques arrêts de bus de là, j'ai été littéralement assommée par la richesse des couleurs du quartier commercial Yiwu. J'ai d'abord dégusté un dernier yaourt frais, sans sucre, puis après avoir observé à travers la vitrine les trois jeunes hommes qui préparaient des galettes feuilletées farcies de bœuf et poireau, comment aurais-pu résister à les goûter ?
Je me suis ensuite installée dans l'escalier du pont aérien afin d'observer la foule : des Tibétaines en manteau traditionnel à large ceinture rouge et dont la manche droite pend au dos, portant des bottes à talon haut ; d'autres âgées, chargées de kilos de colliers et boucles d'oreilles ; des lamas en robe lie-de-vin bordée de jaune ; des hommes d'ethnie hui portant une calotte de coton blanc et leurs femmes aux jolis yeux, une coiffe en velours cachant leurs cheveux ; des enfants un lapin mécanique dans une main et un épi de maïs grillé dans l'autre ; des adolescents dégustant des brochettes de mouton autour des immenses poubelles débordant des brochettes dépouillées de la journée ; le vendeur de yumigao, une pâte de farine de maïs et de haricots cuite à la vapeur dans un tube de bambou ; les vitrines regorgeant de pâtisseries et gâteaux appétissants ; les vendeurs de brochettes de fruits confits au rouge brillant… tout cela et beaucoup plus était autant de nourriture pour l'esprit que pour l'estomac. Vraiment, pour les spécialités alimentaires, c'est à Yiwu qu'il faut aller.
Pour les yeux, il y avait la foule multiethnique, les voyageurs pressés qui se frayaient un chemin, tirant leur valise à bout de bras, les vendeurs de ballons fantaisistes au bout d'un fil, les décorations qui consistaient en immenses fleurs multicolores le long des rues, les étals où l'on faisait la queue, les vieillards à la longue barbe blanche, vraiment, Xining était ce jour-là haute en couleurs et en féerie, inspirante à souhait.