Accueil [Favoris] [Imprimer] [Envoyer] [Commenter] [Corriger] [Caractère:A A A]

Xining célèbre la fête du Printemps toute en couleurs

Tous les hommes du village participent à une danse d'exorcisme au son du longgu, tambour du dragon et d'autres instruments à percussion.(Photo de Lisa Carducci)
Tous les hommes du village participent à une danse d'exorcisme au son du longgu, tambour du dragon et d'autres instruments à percussion.(Photo de Lisa Carducci)

Parlant d'activités, elles étaient fort nombreuses car le Losar tibétain tombait à peu près en même temps que le Chunjie chinois. J'ai assisté à une danse d'exorcisme, et j'ai été invitée à « tourner les pages » des textes bouddhistes tandis que le chef de famille récitait à voix haute les soutras. Cet exercice spirituel symbolise que l'on s'imprègne de la sagesse des livres sacrés.

Aux aliments à base de farine de blé et à la viande s'ajoutaient, pour cette période de fête, quelques légumes qu'il faut aller chercher à 10 km. L'altitude de ces contrées ne permet que la culture de la pomme de terre, et l'on se nourrit généralement de viande et de pâtes uniquement.

Vers la fin de mon séjour j'ai passé 24 heures dans une autre famille, dans le district autonome hui et tu de Minhe. Leur village compte environ 200 habitants, tous Han. Les Hui et les Tu sont deux autres ethnies minoritaires de la Chine ; les Hui sont musulmans. Il est impressionnant d'arriver dans ce village à 3 100 mètres d'altitude le soir, par une route non pavée qui serpente entre les parois nues des montagnes, avec pour toute lumière que les phares de la voiture et les points brillants des étoiles. Cette famille, dont je soutiens aussi l'ainée pour ses études, m'a servi un repas après l'autre. Elle élève un porc par an, qui revient sur la table en parties détachées pendant la fête du Printemps. La famille possède aussi un mouton et un âne.

Puis, comme toute bonne chose a une fin, ce fut l'heure du retour. J'ai passé ma dernière journée dans la capitale provinciale pour deux raisons. Tout d'abord, j'avais laissé dans un bus entre Jainca et Ping'an, mon carnet de notes contenant non seulement le résultat de toutes les entrevues réalisées pendant la quinzaine, mais les détails de ma réservation d'hôtel à Xining, et de mon vol de retour vers Beijing.

En arrivant à Xining, je me suis rendue immédiatement à la gare d'autobus. Il était impossible que l'on ait rapporté mon cahier, qui se trouvait sur la haute tablette au-dessus des sièges, et donc invisible. Je ne pouvais rien faire par moi-même. Mais comme j'avais déposé mon carnet pour céder ma place à une femme qui portait un enfant de deux ans, la « Vie » a voulu que ma bonne action me soit rendue. Aussi, avec l'aide précieuse et indispensable de la responsable de la gare, Wei Suxia, qui a fait je ne sais combien d'appels téléphoniques avant d'attendre le chauffeur de l'autobus – qui se souvenait de moi, seule étrangère – l'existence de mon cahier a été confirmée. Restait à le récupérer. Le chauffeur Ma Jianxiong et son adjoint Zhao Ersa, tous deux des Hui, ont dit qu'ils rapporteraient le cahier deux jours plus tard car ils étaient en congé. Cependant, je partais le lendemain matin…

Madame Wei, comprenant l'importance de cet objet pour moi, a tout organisé pour qu'un bus d'une autre ligne prenne la relève et rapporte mon cahier avant 18 h, mais finalement, Ma et Zhao ont décidé d'annuler leur congé et de revenir à Xining dans l'après-midi, ce qui rendait service en même temps aux voyageurs nombreux ce jour-là. Voilà trois personnes que je n'oublierai jamais.

 

     1   2   3   4   5   6    


Accueil [Favoris] [Imprimer] [Envoyer] [Commenter] [Corriger] [Caractère:A A A]