Selon des initiés, les investisseurs chinois ont acquis une soixantaine de domaines bordelais au cours de ces cinq dernières années, mais dans une région qui en possède plus de 8500, il ne s'agit que d'un faible pourcentage.

Par ailleurs, la plupart des domaines acquis par les Chinois en France ont été rachetés entre 2 et 5 millions d'euros, et ce sont souvent de petits domaines de moyenne qualité. Les investissements chinois dans des domaines viticoles haut de gamme semblent toutefois commencer à prendre forme, selon des analystes.

« J'ai dû renoncer à l'idée d'acquérir un domaine dans la région bordelaise pour différentes raisons », explique avec déception Mme Jin à propos de l'échec de son projet d'investissement, ajoutant néanmoins qu'elle ne renonce pas définitivement à cette idée et continue à rechercher l'affaire qui lui convient.

« Les domaines sont très nombreux à Bordeaux, et les prix de cession varient en fonction de leur superficie et de la qualité du raisin », précise-t-elle. « Les prix diffèrent beaucoup entre les variétés de vignes. »

Pour autant qu'elle sache, la vente de la plupart des propriétés viticoles se fait en liquide. « Personnellement, j'ai proposé des apports en actions, mais personne n'est vraiment intéressé. »

Le manque de volonté de coopérer des travailleurs locaux est aussi une des raisons qui ont mené à l'échec du projet de Mme Jin. En fait, elle voulait coopérer avec les viticulteurs locaux pour gérer les activités du domaine, au lieu de recourir à un service forfaitaire. Pour elle, l'acheminement et la vente des produits finis en Chine ne posent pas de problème, alors que la participation de spécialistes locaux est elle indispensable à la fabrication du vin. Même si les viticulteurs sont nombreux à Bordeaux, leur réticence à coopérer conduit les investisseurs étrangers à éprouver des difficultés pour gérer les domaines rachetés et, par conséquent, leurs opérations commerciales.