Le cinquantenaire de la réforme démocratique au Tibet
 
 
I. Le Tibet ancien : une société de servage féodal théocratique

– Une société stagnante au bord de l'effondrement. L'oppression et l'exploitation atroces par le servage féodal théocratique ont étouffé le dynamisme de la société tibétaine, de sorte que le Tibet a stagné pendant longtemps. Jusqu'au milieu du XXe siècle, la société tibétaine demeurait très fermée et retardataire ; l'industrie, le commerce, les sciences et techniques, l'éducation, la culture et la santé restaient des lacunes à combler ; des méthodes de labourage primitives étaient utilisées dans la production agricole ; l'élevage faisait appel au nomadisme naturel. Les produits agricoles et d'élevage étaient peu nombreux et dégénérés ; les outils de production n'évoluaient pas ; la productivité et le niveau de développement social restaient très bas. De nombreux serfs souffraient de faim, de pauvreté et menaient une vie pénible ; ceux qui étaient morts de faim, de froid, de pauvreté et de maladie étaient innombrables. On trouvait des personnes âgées, femmes et enfants, mendiant partout dans Lhasa, Xigazê, Qamdo, Nagqu, etc. Selon le tibétologue américain A. Tom Grunfeld, certains ont déclaré qu'avant 1959, les Tibétains ordinaires pouvaient boire interminablement du thé au lait, possédaient quantité de viande et de légumes. Cependant une enquête réalisée en 1940 sur le Tibet de l'Est indiquait que : 38 % de foyers n'avaient jamais bu de thé au lait, 51 % de foyers ne pouvaient s'acheter du beurre, 75 % de foyers avaient, parfois, été obligés de manger des herbes sauvages dans une soupe d'os de bœuf, accompagnées de farine d'avoine et de soja. « Aucune preuve ne peut soutenir la thèse que le Tibet était un Shangri-La. »

Selon un grand nombre de preuves, le servage féodal théocratique tibétain commençait à s'essouffler au milieu du XXe siècle. Les conflits et les crises de la société tibétaine se sont multipliés ; les serfs, pour sortir de leur situation désespérée, n'ont cessé de déposer des pétitions, de s'évader, de lutter contre le fermage et la corvée, voire même de se soulever. Selon Ngapoi Ngawang Jigme, l'un des hauts fonctionnaires du gouvernement local du vieux Tibet, tout le monde pensait que, si cette situation durait, les serfs mourraient bientôt tous, et les nobles ne survivraient pas non plus ; toute la société périrait donc.(7)

 

(1) La Face cachée de Lhasa, Edmund Candler, traduction de Yin Jianxin et Su Ping, Editions du Peuple du Tibet, 1989.

(2) La Face cachée de Lhasa, Edmund Candler, traduction de Yin Jianxin et Su Ping, Editions du Peuple du Tibet, 1989.

(3) Biographie du XIIIe Dalaï Lama, Charles Bell, traduction de Feng Qiyou et autres, Académie des sciences sociales du Tibet, 1985.

(4) Histoire moderne du Tibet (1913-1951) – La chute du royaume des lamas, Melvyn Goldstein, traduction de Du Yongbin, Editions de l'actualité, 3e tirage, août 1995.

(5) Un pèlerin bouddhiste au Tibet, un lieu sacré, Bombojab Tsebekovitch Tsybikoff, traduction de Wang Xianjun, Editions du Peuple du Tibet, 1993.

(6) La Terre des lamas, David Mcdonald, traduction de Zheng Baoshan, Nanjing, 1935.

(7) Grand tournant historique au Tibet, Ngapoi Ngawang Jigme, « La Tibétologie en Chine », n° 1, 1991.

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