– La hiérarchie stricte. Le Tibet ancien a appliqué pendant plusieurs centaines d'années le Code en 13 articles et le Code en 16 articles, qui divisaient les Tibétains en plusieurs classes et précisaient l'inégalité légale de différentes classes. Les Codes précisaient que : « Les êtres humains se divisent en trois classes : supérieure, moyenne et inférieure, et chaque classe se divise en trois catégories : supérieure, moyenne et inférieure. Cette classification est définie selon les origines et les fonctions. » Les êtres de classe supérieure désignent un petit nombre de nobles influents, de grands bouddhas vivants et de hauts fonctionnaires ; ceux de classe moyenne, les fonctionnaires ordinaires, religieux ou civils, les officiers militaires non gradés et les représentants des trois groupes de seigneurs ; ceux de classe inférieure, les serfs et les esclaves, représentant 95 % de la population tibétaine. Les Codes prévoient le système de compensation pour un homicide : « Etant donné la distinction de classes des êtres, le prix d'une vie est différent ». La vie des êtres de catégorie supérieure de la classe supérieure tels que les princes, les grands bouddhas vivants, est évaluée en or selon le poids de leur corps ; celle des êtres de catégorie inférieure de la classe inférieure tels que femmes, bouchers, chasseurs et artisans, n'équivalait qu'à une corde de chanvre. Les Archives de la Région autonome du Tibet conservent un Rapport sur l'interdiction de garder les descendants des forgerons : en 1953, un descendant de forgeron venant du district de Doilungdêqên, effectuait un travail auprès du XIVe Dalaï Lama. Après avoir dévoilé son identité, ce dernier le renvoya sur-le-champ, en ordonnant que les êtres de catégorie inférieure de la classe inférieure, issus de familles de forgerons et de bouchers, soient interdits de travailler au sein du gouvernement et de se marier avec des personnes venant de familles issues d'une autre classe. A. Tom Grunfeld, tibétologue américain à l'Université d'Etat de New York, a indiqué, dans la Naissance du Tibet moderne : L'égalité humaine est définie comme une des notions importantes des dogmes bouddhistes. Pourtant, cela n'a malheureusement pas pu empêcher les Tibétains de fonder leur hiérarchie.
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