– Les trois grands groupes de seigneurs peuvent disposer de la personne d'un serf.
Le gouvernement local du Tibet ancien avait adopté le règlement suivant : les serfs, fixés sur les terres du domaine de leur seigneur, ne peuvent pas les quitter de leur plein gré ; il leur est absolument interdit de s'évader. Ils dépendent de génération en génération de leur seigneur et sont liés aux terres du domaine. Toutes les mains-d'œuvre et les animaux domestiques capables de cultiver la terre doivent cultiver les parcelles de terre et en payer la corvée. S'ils ne peuvent plus travailler, les serfs se voient confisquer leurs animaux domestiques, leurs outils agricoles, leurs parcelles de terre, et sont réduits en esclavage. Les propriétaires possèdent les serfs et ils en disposent tout comme de leur propriété privée ; ils peuvent les miser au jeu et les vendre, les transférer à autrui, en faire cadeau, les utiliser pour payer les dettes et les échanger. En 1943, un grand noble vendit 100 serfs à un responsable religieux de Drigung pour un prix de 60 taëls d'argent tibétain par serf ; il envoya 400 serfs au monastère Gundelin pour payer une dette de 150 000 taëls d'argent tibétain. Les propriétaires de serfs pouvaient décider de la vie, de la mort et du mariage des serfs. Cela est expliqué par un dicton : « Les parents donnent la vie, mais les fonctionnaires possèdent le corps. On ne dispose ni de sa vie ni de son corps. » Pour se marier, les serfs doivent avoir l'accord de leur seigneur ; les serfs appartenant à différents seigneurs doivent payer une compensation pour leur mariage. Pour donner naissance à un enfant, les serfs doivent payer une taxe de naissance en faveur de l'inscription de l'enfant auprès de leur seigneur. Une fois nés, les enfants des serfs sont voués à être serfs à vie.
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