Le cinquantenaire de la réforme démocratique au Tibet
 
 
I. Le Tibet ancien : une société de servage féodal théocratique

– L'oppression politique et les atroces supplices.

Les codes locaux du Tibet de cette époque prévoyaient que : si les serfs compromettent les intérêts des trois groupes seigneuriaux, « ils seront sanctionnés en fonction de la gravité des circonstances : les yeux seront arrachés, la chair des cuisses et la langue coupées, les mains amputées ; ils seront poussés dans un précipice, jetés dans l'eau ou tués pour servir d'exemple aux futurs contestataires ». « S'ils se plaignent d'une injustice auprès du Palais, ceci étant considéré comme anticonstitutionnel, les serfs seront arrêtés et frappés avec des instruments de supplice. Seront arrêtés ceux qui désobéissent à leurs propriétaires, enquêtent sur les secrets de leurs propriétaires, ou offensent les fonctionnaires. » Concernant les êtres de différentes classes qui violent le même article de loi, les différents critères de sanction et supplices seront adoptés par les autorités. Selon les Codes du Tibet ancien, si les valets résistaient à leurs propriétaires et que ces derniers étaient gravement blessés, ils se faisaient couper les mains et les pieds ; si les propriétaires frappaient les valets et les blessaient, il leur suffisait de leur apporter des soins médicaux ; ceux qui blessaient les bouddhas vivants se faisaient arracher les yeux, couper les pieds et amputer les mains ou subissaient d'autres atroces supplices. Bombojab Tsebekovitch Tsybikoff, un Russe venu à Lhasa au début du XXe siècle, a écrit dans Un pèlerin bouddhiste au Tibet, un lieu sacré : « A Lhasa, on peut chaque jour voir partout ceux qui ont été punis pour avoir convoité les biens des autres. Ils ont les doigts et le nez coupés, et la plupart d'entre eux ont les yeux arrachés et vagabondent partout. En outre, devant porter à vie une cangue de bois circulaire autour du cou et des chaînes aux pieds, les criminels tibétains sont souvent déportés dans les régions éloignées ou offerts comme esclaves à des nobles ou des fonctionnaires de différents clans. La sanction la plus sévère est naturellement la peine capitale : le criminel se fait noyer dans une rivière (à Lhasa par exemple) ou pousser dans un précipice (à Xigazê par exemple). » (5) Dans La Terre des lamas, l'Anglais David Mcdonald dit : « La sanction la plus sévère est la peine de mort. Mais s'y est ajouté le démembrement en raison de la croyance lamaïque selon laquelle ce genre de punition interdit la réincarnation de l'âme. Voici la pratique la plus courante : celui qui est condamné à mort est introduit dans un sac de cuir et le sac jeté dans une rivière pour que le criminel meure et sombre au fond de l'eau ; le sac de cuir flotte sur la rivière et sombre normalement au bout de 5 minutes ; si l'on perçoit un souffle de vie dans le sac, on rejette une fois de plus le sac à l'eau pour qu'il soit vraiment mort. Son corps sorti du sac sera démembré, et ses membres et son tronc seront jetés dans une rivière et flotteront au gré du courant... Un autre supplice a rapport aux yeux : un fer concave brûlant, une huile ou de l'eau bouillante sont introduits dans les yeux du criminel pour que ce dernier perde la vue, puis ses globes oculaires sont sortis avec un crochet de fer. »

Les monastères et les nobles disposaient de geôles ou de prisons privées ; ils pouvaient préparer leurs instruments de supplices et créer un tribunal illégal pour punir les serfs et les esclaves. Le monastère Ganden disposait de menottes, de chaînes, de bâtons ainsi que d'instruments de supplices qui servaient à arracher les yeux et les tendons. Une institution privée de gestion monastique à Dêqên, créée par Yongzin Trigyang, assistant du maître des soutras du XIVe Dalaï Lama, a causé plus de 500 morts et blessés, serfs et moines pauvres compris, emprisonné 121 personnes et déporté 89 autres, tandis que 538 personnes ont été réduites en esclavage, 1 025 personnes ont été obligées de prendre la fuite, 72 personnes ont vu leur mariage détruit et 484 femmes ont été violées (6).

Une lettre existante du gouvernement local du Tibet écrite au début des années 1950 dit ceci : « Pour fêter l'anniversaire du XIVe Dalaï Lama, tout le personnel de Gyumé Dra-tsang doit réciter les canons bouddhistes. Pour réaliser cette pratique bouddhiste, nous avons besoin en urgence d'une paire d'intestins humides, de deux crânes humains, de sang de plusieurs sortes, et d'une peau humaine pour les offrir comme sacrifices, il faut les apporter sur-le-champ. » Pour accueillir le Dalaï Lama venant réciter les canons bouddhistes, il fallait une peau, du sang et un crâne humain. A l'évidence, le servage théocratique du vieux Tibet était vraiment atroce et sanguinaire !

   Page précédente   1   2   3   4   5   6   7   8   Page suivante  


 
Copyright © China Internet Information Center. All Rights Reserved
E-mail: webmaster@china.org.cn Tel: 86-10-88828000