Yang Bin, un commerçant d'origine chinoise au coeur patriotique

Sur la liste des « 100 plus riches Chinois de la partie continentale en 2001 » publiée par la revue financière américaine Forbes, Yang Bin, 38 ans, PDG du groupe Eurasia, a occupé la deuxième place avec une fortune personnelle évaluée à 7,5 milliards de yuans.

Des conditions de vie difficiles durant son enfance et son adolescence ont contribué à donner à Yang Bin des qualités de générosité, de patience, de fermeté, de volonté, de dignité, d’autonomie, de diligence et d’opiniâtreté. En 1981, Yang Bin est entré dans une école militaire à l’âge de 18 ans et diplômé, il est devenu enseignant de cette école. En 1987, il a eu la chance de poursuivre ses études aux Pays-Bas où il a créé en 1990 la société du commerce international Eurasia qui marque le début de sa carrière de commerçant. Grâce à l’import-export de produits de coton, de produits textiles et de vêtements en prêt-à-porter entre la Chine et les pays européens, il a pu accumuler, en deux à trois ans, une fortune de quelques dizaines de millions de dollars.

En dehors de cette première société, les 15 ou 16 annexes réparties dans le monde entier et les 6 ou 7 filiales installées en Chine, appartenant au groupe Eurasia dont le siège est aux Pays-Bas, ont toutes pour activités la production, l’approvisionnement et la vente de fleurs, de plants de fleurs et de légumes. A partir de 1994, Yang Bin a créé successivement à Shenyang, à Dalian, à Chengdu et à Changchun 7 ou 8 sociétés consacrées à la production en serres, à la congélation et à la production de fleurs et légumes. En 1998, il a acheté un terrain de 6 000 mu dans la banlieue nord-ouest de Shenyang pour réaliser son projet de « Village hollandais ».

Yang Bin est non seulement l’auteur, le metteur en scène et le concepteur général du Village hollandais mais aussi son chef. Chaque matin, dès qu’il se lève, il fait un tour des chantiers dans le village avec sa voiture tout-terrain. « Le Village hollandais ressemble à mon enfant. C’est mon plus grand plaisir de le voir grandir chaque jour. »

« Je voudrais construire en Chine un royaume des Pays-Bas dans lequel on peut entrer sans passeport », a expliqué Yang Bin. En tant que Hollandais d’origine chinoise, il a de sérieux atouts pour faire communiquer la Chine et les Pays-Bas et effectuer des échanges culturels entre l’Orient et l’Occident. En tant qu’entrepreneur, il veut mettre en valeur ces avantages, ce qui le pousse à investir en Chine. La construction du Village hollandais, destinée à transplanter en Chine les techniques agricoles et l’architecture hollandaise, permet justement de réaliser son rêve.

En fait, le Village hollandais dont l’investissement s’est élevé à 2 milliards de yuans n’est pas seulement une simple base de production agricole mais aussi une véritable cité hollandaise de par son ampleur et sa disposition : il y a une base de production de fleurs en serres, une zone de transformation des produits agricoles, un centre d’exposition horticole et une plage couverte. « Je voudrais faire du Village hollandais un complexe regroupant l’agriculture à haut rendement destinée à l’exportation, le tourisme et l’exploitation immobilière et entraîner les secteurs voisins pour que cela profite à cette région. »

Yang Bin est un perfectionniste. Son Village hollandais dont les travaux viennent de commencer est loin d’être parfait. Il a donc beaucoup de travail à faire. « Le groupe Eurasia devra se classer parmi les 500 plus grandes entreprises du monde dans 5 à 10 ans. Ce n’est pas un objectif impossible. Mais l’important c’est qu’on doit tenir compte des réalités. » Yang Bin est plein d’assurance.

« En Chine, les paysans sont les plus nombreux ; l’agriculture est le secteur le plus fondamental ; les régions rurales sont les plus pauvres. C’est la réalité actuelle de la Chine et aussi son plus grand problème. Le développement de l’agriculture concerne l’économie nationale et la vie du peuple. Quant aux entreprises, cela leur offre des opportunités. L’avenir de la Chine réside dans l’agriculture. Le groupe Eurasia contribuera au développement de l’agriculture chinoise. »

« La loyauté est le maxime de notre entreprise, a dit Yang Bin. Elle est une des règles morales les plus fondamentales de la société. Elle est égale et universelle. Les marchands aussi doivent observer cette règle. »

« J’ai des remords à l’égard de ma famille. A cause de mon travail, je ne suis rentré chez moi aux Pays-Bas qu’une seule fois l’année dernière. Heureusement, ma femme me comprend bien. » « Lorsque la fortune est assez importante, elle n’appartient plus à un individu mais à toute la société. Pour moi, l’argent n’est que des chiffres, un concept, un moyen de développement. La fortune peut être un indice pour évaluer la réussite d’un entrepreneur. Mais pour estimer la valeur d’un entrepreneur d’élite, il faut voir ce qu’il fait pour la société. »

2002/04/25 16:37UTC

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