Notice biographique de Zhang Xueliang
LE g�n�ral Zhang Xueliang, personnage l�gendaire, est d�c�d� des suites de pneumonie, le 14 octobre 2001 � 8 heures 30 du soir (le 15, � 2 heures 50 de l’apr�s-midi, heure de Beijing), � Hawaii, � l’�ge de 101 ans.
N� le 3 juin 1901 � Fengtian (actuellement Shenyang, au Liaoning), Zhang Xueliang est le fils a�n� de Zhang Zuolin, seigneur de guerre et � Roi de la Chine du Nord-Est �.
Zhang Zuolin a donn� une formation rigoureuse � son fils, esp�rant qu’il lui succ�dera. En juin 1920, Zhang Xueliang a �t� nomm� chef de la 3e brigade. En novembre de la m�me ann�e, il a �t� promu au grade de g�n�ral de division de l’infanterie. En d�cembre 1926, il a �t� promu au grade de g�n�ral d’arm�e de l’infanterie.
Zhang Zuolin a �t� assassin� par l’arm�e japonaise le 3 juin 1928, et Zhang Xueliang, alors �g� de 28 ans, lui a succ�d�, � la place du commandant en chef de l’arm�e du Nord-Est. Il a dirig� d�sormais les affaires militaires et politiques de la Chine du Nord-Est.
A ce moment-l�, il faisait face � une situation tr�s troubl�e : l’imp�rialisme japonais �tait pr�t � occuper le Nord-Est par les forces arm�es, et l’arm�e r�volutionnaire du gouvernement de Nanjing, command�e par Jiang Jieshi (Tchiang Ka�-chek), continuait son exp�dition du Nord et s’approchait de la passe Shanhai, porte de la Chine du Nord-Est. Sur le plan int�rieur, l’arm�e du Nord-Est manifestait de plus en plus une tendance � la scission. Le jeune commandant en chef devait donc faire preuve de courage et de t�nacit� pour renverser cette situation.
Courageux et perspicace, Zhang Xueliang a rectifi� le tir et d�clar� le 29 d�cembre 1928 qu’il acceptait la direction du gouvernement de Nanjing. Il a �t� nomm� commandant de l’arm�e fronti�re du Nord-Est. Il a ainsi mis en �chec l’intention des Japonais de coloniser la Chine du Nord-Est. En m�me temps, il a mis de l’ordre dans l’arm�e du Nord-Est et lui a permis de maintenir son unit�. Du fait que son p�re avait �t� assassin� par l’arm�e japonaise, Zhang Xueliang l’a prise en aversion. Sur le soir de sa vie, alors qu’il �tait � Hawaii, il a recommand� � tous les Chinois d’�tre � vigilants envers les Japonais �.
En septembre 1930, Zhang Xueliang a publi� le t�l�gramme exprimant son soutien � Jiang Jieshi et aid� ce dernier � remporter la victoire dans la guerre civile. Le gouvernement de Nanjing l’a r�compens� en le nommant commandant en chef adjoint des forces terrestres, navales et a�riennes, et le chargeant de diriger les affaires militaires du Liaoning, du Jilin, du Heilongjiang, du Chahar, du Suiyuan, du Hebei et du Shanxi. Il a alors si�g� dans une r�sidence princi�re de Beiping (Beijing).
Apr�s l’incident du 18 septembre 1931, Zhang Xueliang a ex�cut� l’ordre du gouvernement de Nanjing d’� apaiser d"abord l"int�rieur avant de r�sister � l"ext�rieur � et de � n"opposer aucune r�sistance �, et a retir� l’arm�e du Nord-Est � l’int�rieur de la passe Shanhai. Shenyang a �t� occup� par l’arm�e japonaise, puis de vastes territoires du Nord-Est. En sa qualit� de commandant supr�me du Nord-Est en affaires militaires et politiques, Zhang Xueliang a �t� accus� par le peuple entier, notamment par la population de la Chine du Nord-Est. Il �tait si afflig� qu’il a d�missionn� de son poste de commandant en chef adjoint des forces terrestres, navales et a�riennes. En 1933, Rehe a �t� perdu, et Zhang en a pris sa responsabilit� et a d�clar� qu’il se d�chargeait de ses fonctions officielles.
En octobre 1935, Zhang Xueliang a �t� nomm� commandant en chef adjoint et commandant en chef par int�rim des forces arm�es de r�pression du Nord-Ouest, et dirigeait l’offensive contre la base d’appui r�volutionnaire de l’Arm�e rouge au Shaanxi et au Gansu. La Chine �tait alors en effervescence antijaponaise. Mu par sa haine pour les agresseurs et son d�sir de sauver le pays et le peuple, Zhang s’est uni avec le g�n�ral Yang Hucheng pour essayer plusieurs fois de persuader Jiang Jieshi de cesser la guerre civile et de r�sister � l’agression japonaise. Mais ils n’ont jamais re�u de r�ponse. Le 12 d�cembre 1936, profitant de sa tourn�e d’inspection � Xi’an, les deux g�n�raux ont envoy� des forces arm�es d�tenir Jiang Jieshi. Gr�ce � la m�diation du Parti communiste chinois et de diverses parties, l’� incident de Xi’an � a �t� r�gl� pacifiquement, et Jiang a �t� rel�ch�, parce qu’il avait promis de cesser la guerre civile et de conjuguer toutes les forces pour r�sister � l’agression japonaise.
Ayant atteint son but, Zhang Xueliang a tenu � escorter Jiang Jieshi jusqu’� Nanjing afin de montrer son d�sir sinc�re de r�gler l’affaire pacifiquement et d’assurer la s�curit� de Jiang. Mais, le jour de leur arriv�e � Nanjing, Zhang a �t� mis en r�sidence surveill�e. Peu de jours apr�s, une cour martiale a d�clar� que la Commission militaire exercerait un � contr�le rigoureux � sur Zhang pendant dix ans. Apr�s l’issue victorieuse de la guerre antijaponaise, en 1945, au terme de ces dix ans de � contr�le rigoureux �, Zhang devait �tre remis en libert�. Mais il a �t� envoy� en secret � Taiwan, le 2 novembre 1946, et continuait � vivre en r�sidence surveill�e. Il a retrouv� sa libert� en 1990, apr�s 54 ans de r�clusion.
Zhang Xueliang a �pous� deux femmes. Sa premi�re �pouse est Yu Fengzhi qui lui a donn� deux enfants : M. Zhang L�lin et Mlle Zhang L�ying. En 1927, Zhang a fait la connaissance de Mlle Zhao la quatri�me. Des ann�es apr�s, Zhang et Yu se sont s�par�s � l’amiable. Zhang a �pous� Zhao la quatri�me qui, d�sormais, l’a accompagn� toujours, m�me pendant sa r�clusion. Le 22 juin 2000, Zhao est d�c�d�e � Hawaii, apr�s avoir accompagn� Zhang durant 70 ans, ce qui a afflig� �norm�ment son �poux.
Malgr� son temp�rament ferme de militaire, Zhang Xualiang a men� une vie bien paisible durant sa r�clusion. En 1939, il s’est mis � �tudier l’histoire de la dynastie des Ming. Puis il a �t� converti au christianisme et a pass� son temps � �tudier la Bible. Apr�s avoir retrouv� sa libert� en 1990, il a continu� � passer ses jours dans son cabinet de travail ou � l’�glise. En 1991, avec son �pouse, M. Zhang s’est rendu aux Etats-Unis voir ses amis, puis au Canada, et s’est install� enfin � Hawaii.
Il est vrai que le g�n�ral Zhang Xueliang a �prouv� beaucoup de regrets. Mais, il n’a eu rien � se reprocher devant l’histoire et devant la nation chinoise. Il a vu une Chine divis�e et faible devenir un pays uni et puissant.
CIIC
2001/10/23 10:20UTC
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